10 semaines de grève à la Sorbonne Nouvelle

Par UNI Archives

Le 22 avril 2009 à 16h45

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Dixième semaine de grève des professeurs, quatrième semaine de blocage estudiantin à la Sorbonne Nouvelle. Dans le hall d’entrée, des tables disposées le long des murs desservent au chemin de l’assemblée générale hebdomadaire des tracts et journaux anarchistes et anticapitalistes quand n’y préludent pas des formes de show galbées à coup de « vive l’anarchie » ou d’instructives compositions du dernier sandwich au piment rouge. Et si l’on veut aller plus loin, il faut en justifier les fins dans la transparence de son identité à des étudiants assis sur des tables répondant à la moindre expression de mécontentement qu’ils auraient « préféré ne pas en arriver là». Les salles de cours sont vides, l’ambiance y aurait tout à envier à celle d’un désert sub-saharien. On pourrait aller épancher les miasmes de la situation sur la lie du restant du monde en salle des périodiques, mais elle est fermée ce jour-là. Aucune justification.

L’UNI Sorbonne Nouvelle dénonce les faits d’une grave banalisation de l’entrave au droit d’étudier dont quelques collectifs suppléent la résultante à l’ultime atavique devoir de lutte.

C’est dès la première semaine du second semestre que s’éveille en sursaut à la lecture de la réforme sur le statut des enseignants-chercheurs, de la «mastérisation» du CAPES et dans la restrospection des lignes de la LRU, la colère universitaire. Dès le 5 janvier à Censier, la majorité des enseignants annoncent à leurs élèves l’adoption du processus de «grève active». C’est alors dans l’application brouillonne de ce nouvel avatar globalisant mal assimilé par ses propres initiateurs que les étudiants assistent à des cours où l’on «discute» ces multiples réformes. Le but y est clair: obtenir des étudiants la contingence nécessaire aux seules voies d’une massification derrière laquelle se courber.

Il ne faudra pas attendre six semaines pour voir voté à mains levées lors d’assemblées générales le blocage de l’université.

Le mouvement se poursuit sur la dénomination de «moratoire» le recul des réformes lors des négociations. L’on craint de façon minérale «une année à 7000 euros», la «précarisation» du statut des enseignants-chercheurs au scandale de l’évaluation qu’induirait la perte de son indépendance et l’on accuse l’inéluctable issue d’une restriction des connaissances de matières enseignées à l’avantage d’une meilleure pédagogie au concours du CAPES.

De quelle pédagogie parlent donc des professeurs qui, assistant à la réception d’un pull qu’a accusé la responsable d’UFR de théâtre lors de l’annonce de la décision du CA concernant les modalités d’examens après neuf semaines d’absence de cours, suggèrent sous cape l’arrêt du blocage dans le dédouanement des conduites à une telle situation?

Quelle pédagogie constater lorsque durant les grèves aucune motion n’a été votée de leur part décidant la mise en ligne sur internet des cours, situation catastrophique si l’on calcule le nombre d’heures de perdues, à peine blanchi par les tenues de «cours alternatifs» ignorant totalement les sujets des programmes respectifs?

Il est de la plus haute inconscience d’initier de tels mouvements dans un des lieux les plus sujets à cette dichotomie régnant entre la jeunesse universitaire et le pouvoir en place.

Il est à présent difficile de décrire la tension qu’il y a entre les étudiants bloqueurs minoritaires et ceux contre ces mesures de facilité que supplé le contre-sens de mortifier ce que l’on veut faire « survivre ». Il devient insupportable pour les étudiants de voir leur droit d’aller en cours tronqué par le devoir franchement bâtard de « lutter ».

L’Uni regrette la passivité des présidents d’universités qui à défaut d’assurer un avenir collectif font emprunter à des milliers d’étudiants la voie la plus sûre d’une très grave décrébilisation du diplôme.

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