Rapport Attali et enseignement supérieur : les commentaires de l’UNI

Par UNI Archives

Le 29 janvier 2008 à 10h57

UNI

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Dans sa partie dédiée à l’éducation, le rapport Attali recense 32 objectifs à atteindre, 10 concernent les collèges et lycées et 22 l’enseignement supérieur et la recherche. 11 des propositions pour l’enseignement supérieur et la recherche sont des idées défendues inlassablement par l’UNI depuis 20 voir 30 ans.

Rien de très original, petit tour d’horizon.

En page 31 du rapport, il est écrit que « la préparation à la vie professionnelle doit donc devenir l’un des axes majeurs du projet pédagogique de tout établissement d’enseignement supérieur ».

Cela fait plus de trente ans que l’UNI milite pour qui l’enseignement supérieur prépare à la vie professionnelle. L’UNI a défendu cette idée au travers, d’une part, de, sa campagne « des études pour un emploi », d’autre part au sein des réunions préparatoires à la loi LRU dite « autonomie des universités ». Sur ce point le rapport Attali ne fait que reprendre la 3ème mission de l’université défini par la loi LRU, elle-même issue des propositions de l’UNI.

Décision 11

La commission Attali préconise d’ « accompagner les étudiants dès la premières années universitaires » et de leur « donner un encadrement équivalent à celui des élèves de classes préparatoires aux grandes école »s, c’est l’objectif même du « plan licence » qui avait été annoncé le 13 décembre 2007 par Valérie Pécresse. La décision 11 du rapport consiste à « généraliser le système de tutorat », déjà évoqué dans le Schéma national de l’orientation et de l’insertion comme en convient la commission. L’UNI l’avait proposé en particulier le 1er décembre 2005, en faisant de l’égalité des chances sa grande cause pour 2006. En revanche la commission Attali propose que « le tutorat par des étudiants soit pris en compte sur la forme de crédit ECTS ou soit rétribuer ». L’UNI considère que ce tutorat doit être rémunéré car il s’inscrit dans le cadre des emplois étudiants que peut offrir une université et le cas échéant bénéficier de crédit ECTS.

Décision 12

Dans sa décision 12, la commission Attali veut « généraliser l’année de stage validée au cours du cursus universitaire en master et d’un semestre de stage en licence ». Sur le principe l’UNI dit oui… mais cette proposition est tardive dans la mesure où elle est en contradiction avec les conclusions du comité STA-PRO, mis en place par Valérie Pécresse et Xavier Bertrand le 10 septembre 2007. Par ailleurs, l’UNI s’interroge sur la difficulté qu’il y aurait à trouver des stages pour tout le monde alors que les contraintes portant sur les stages sont lourdes. La commission Attali préconise la création d’ « un service d’accompagnement pour la recherche de ces stages », ce qui correspond à la proposition de l’Uni de création de bureau de stages performants à l’université.

« Proposer une année de « remise à niveau » à l’étudiant qui rejoint l’université », telle que pratiquée à l’université Paris VI, comme le préconise la commission Attali n’appelle pas de commentaire particulier. En revanche, l’ouverture à une « réorientation rapide dans des filières professionnalisantes (par exemple en IUT) au début du second semestre de la 1ère année » est déjà inscrite dans le plan licence. L’UNI l’a proposé sous réserve de ne pas pénaliser les IUT en ne diminuant pas les effectifs de bacs généraux comme le souhaite l’Adiut (Assemblée des directeurs d’IUT, Dépêche AEF n°90358, 23/01/08).

Décision 13

La décision 13 du rapport qui vise à « renforcer les formations en alternance » et des « Centres de formation d’apprentis (CFA) » à l’université est une proposition de l’UNI, tout comme la mise en place d’une direction de l’orientation des stages et de l’insertion.

Décision 14

La décision 14 du rapport qui vise à « favoriser le retour à l’université après et pendant une expérience professionnelle » va dans le sens d’une idée de l’UNI qui consiste à faire de l’Université un acteur de la formation continue. Tout comme l’aménagement des cursus pour les étudiants salariés et les salariés étudiants, ce que la commission appelle « aider les étudiants à concilier leurs études avec leur emploi. Tout comme la décision 16 qui correspond au réaménagement à la carte des rythmes d’études préconisé par l’UNI.

Décision 15

L’UNI s’interroge sur la façon d’articuler la décision 15 « mieux organiser avec les entreprises de la région des bourses d’emploi et de stage » avec les directions des stages et de l’insertion professionnelle.

Décision 18

La décision 18 visant à permettre aux étudiants salariés d’être éligible « pour les bourses » et « les allocations logement » est non seulement une proposition de l’UNI mais est également inscrite dans le rapport Anciaux et dans le décret de Xavier Bertrand.

Décision 19

La décision 19 visant à « renforcer l’autonomie des universités » n’appelle qu’un commentaire de l’UNI : « N’est-ce pas là la loi LRU en cours d’application ? ».

Décision 20

La décision 20 sur « l’évaluation des performances universitaires » était déjà une obligation légale (loi…), il suffirait, comme le demande l’UNI, que les présidents d’universités appliquent tous les textes selon des critères permettant la comparaison. Pour ce faire, l’UNI et la commission Attali sont d’accords pour que l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) créée dans ce but puisse effectuer cette évaluation. L’UNI rejoint également la commission pour que des agences indépendantes puissent également procéder à des évaluations. De plus, l’UNI demande que l’AERES puisse évaluer « la vie étudiante », ce qui de facto entraînerait la suppression de l’OVE (Observatoire de la vie étudiante).

Décision 21

La décision 21 ayant pour objectif d’ « augmenter les moyens financiers alloués à l’enseignement supérieur » ne peut avoir que l’accord de l’UNI dans les mêmes conditions que celle de la commission Attali dès l’instant où les notions de mérite et de réussite rentre en ligne de compte, en plus de la dotation de fonctionnement.

Décision 22

Le développement des « financements privés » de la décision 22, est non seulement une idée défendue par l’UNI depuis 20 ans mais est également au cœur de la loi LRU. L’UNI souhaiterait que soit encore amélioré le régime fiscal « des fondations pour l’enseignement supérieur.

Décision 23

L’ « Institutionnalisation des « universités des métiers » préconisée dans la décision 23 a toujours été défendue par l’UNI, mais… existe déjà.

L’émergence de « 10 grands pôles universitaires et de recherches de niveau mondial » dans le cadre d’un appel d’offre ouvert à candidature dans le cadre d’un processus d’évaluation est un objectif que défend l’UNI, tout comme le Président de la République. D’autant plus que la commission, tout comme l’UNI considère qu’une « localisation unique n’est pas nécessaire », que « l’enseignement à distance » doit être développé et qu’un virage numérique des enseignements y compris pour d’autres établissements doit être accompli.
Les liens de « collaborations avec des structures de recherche privées », ainsi que « la mobilité des chercheurs » et « des enseignants chercheurs » du public au privé et vice versa soient très largement développés.
Enfin l’UNI rejoint la commission Attali quand « aux infrastructures » des universités qui doivent comprendre également des « logements » pour les étudiants, les chercheurs et les professeurs adaptés à chacun.

Décision 25

L’UNI considère que la mise en place d’un classement annuel des universités européennes, comme proposé dans la décision 25, est « un gadget » d’autant plus que d’autres classements existent déjà. En revanche le développement de « cursus en langues étrangères » de la décision 26 n’est pas choquant pour l’UNI.

Décision 27

L’UNI ne peut que se féliciter de la décision 27 pour « améliorer l’accueil des étudiants, des enseignants et des chercheurs étrangers, et revoir la politique de visas les concernant ». D’autant plus que l’UNI l’avait expérimenter à l’université Paris XII en 2001 avec des associations sénégalaises. La loi Hortefeux sur l’immigration répond d’ailleurs à cet objectif 27. Enfin, l’UNI tout comme la commission Attali ne peuvent que vouloir une plus grande ouverture internationale passant par une implantation des universités françaises dans d’autre pays à l’instar, par exemple, de la Sorbonne à Abou Dhabi.

Décision 29

La décision 29 portant sur plus de financement de « la recherche publique sur projet à la performance » a bien sûr l’assentiment de l’UNI et va d’ailleurs dans le sens de la volonté du Président de la République. Toutefois l’UNI considère que la commission ne va pas assez loin car il faut effectivement « clarifier les missions de l’ANR (Agence nationale de la recherche) », qui doit être l’organisme public unique de la recherche et du CNRS qui doit disparaître aux profits des centres de recherche des universités.

Décision 30

La réforme du « statut d’enseignant-chercheur » dans la décision 30 est un combat de 30 ans de l’UNI. La politique de projets de recherche soumis à évaluation, la mise en place de contrat de 4 ans renouvelable une fois avant l’obtention d’un CDI pour les enseignants-chercheurs vont dans le sens de ce que l’UNI défend.
En revanche, afin de répondre aux besoins d’enseignants et dans le cadre d’un dialogue fertile entre professeurs et étudiants (en particuliers de troisième cycle) l’UNI estime que tous les chercheurs devraient enseigner et le statut de chercheurs purs devenir l’exception. L’UNI considère que la rémunération se devra, comme le préconise la commission Attali, d’être attractive.

Décision 31

L’UNI ne peut être que d’accord avec la décision 31 qui veut « davantage valoriser et appliquer les découvertes » de la recherche publique, autrement dit plus de brevets, plus de valorisations des brevets, plus de transfert vers le privé. L’UNI propose, au-delà des sciences « dures », de favoriser la recherche en sciences humaines et en particulier les publications scientifiques en donnant un accès aux revues que ce soit en français et si nécessaire en anglais.

Décision 32

La décision 32 « de développer la recherche privée » ne peut que recevoir l’accord de l’UNI, par le maintien des laboratoires de recherche privée en France, la simplification des dispositifs d’allègement de charges, le retour de chercheurs français, l’ouverture des conseils des écoles doctorantes aux privés, le développement des liens privé public préconisés par la commission Attali.

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