Sale temps pour la paix… (II)

Par UNI Archives

Le 1 juillet 2007 à 18h42

Image Sale temps pour la paix… (II)

Je partage l'article

Les dernières nouvelles du monde n’ont rien de réjouissant et semblent confirmer le durcissement général et la dégradation à long terme des principaux conflits actuels.

La liste est longue et trop bien connue : Sahara Occidental, Algérie, Darfour, Somalie, Palestine, Irak, Afghanistan, Pakistan ou Iles indonésiennes, autant de guerres et quasi guerres civiles qui plongent leurs origines dans un passé et des motifs de plus en plus troubles.

De l’Afrique saharienne aux confins indonésiens, les guerres actuelles se concentrent sur un axe est-ouest qui embrasse et embrase , de façon assez singulière et particulière, la sphère de développement de l’islam. Alors que les continents à majorités chrétiennes ou Hindou-bouddhiques s’apaisent et se policent, les terres musulmanes ou à fortes minorités islamiques s’enfoncent dans des convulsions destructrices et suicidaires.

Ailleurs facteur de développement, la modernisation de ces sociétés apparaît comme l’élément perturbateur ultime, ou la mèche déclenchant le feu incontrolâble. Tiraillée en son sein par des mouvements modernistes ou traditionnalistes, affrontée à des visions et des cultures voisines ressenties comme incompatibles avec les schémas islamiques, la société musulmane en Afrique ou en Asie se précipite dans la violence malgré elle.

On le voit bien en Palestine, où les mouvements extrémistes instrumentalisés jouent des différences astronomiques existant entre les territoires israéliens riches et les bidonvilles exangues des territoires de Cisjordanie. Il est aisé de profiter des faiblesses et des revendications primaires pour enrôler des populations réduites à la survie désespérée. Il est simple de présenter comme nuisible ce modèle de civilisation incarnée par le “nanti” d’en face pour galvaniser des troupes occupées à nourrir décemment leurs familles.

La distance qui existe entre les concepts traditionnels hérités de la religion et les valeurs véhiculées par la société, moderne, de consommation et majoritairement chrétienne, explique la facilité avec laquelle la haine peut naître, et se cristalliser sur l’appartenance religieuse des modèles modernes : la lutte contre les idées des “croisés” apparaît évidente quand elle est synonyme de lutte contre la misère !

Depuis quarante ans, et les indépendances successives des états musulmans, ces sociétés ont été les victimes des luttes d’influence entre états occidentaux, socialistes ou capitalistes. Le monde arabo-musulman a longtemps été le théâtre des luttes entre URSS et Etats-Unis, et la chute des Soviétiques a laissé seuls des Américains, soutiens fidèles d’Israël, contre lesquels les théologiens et idéologues intégristes ont eu beau jeu de développer leurs thèses hostiles.

Les populations ne sont pas coupables en réalité, les difficultés de leurs existences étant autant d’explications à leurs engagements sans lendemain. il faut plutôt blâmer les “vainqueurs” de cette Troisième Guerre Mondiale rampante, qui ont considéré à tort que, l’ennemi de l’Est étant abattu, l’Histoire avait pris fin, les années à venir ne devant plus qu’être “un long fleuve tranquille…” A tort, car bien évidemment, les nombreux motifs de discorde et de conflits que l’affrontement idéologique est-ouest avait mis sous l’éteignoir, ont ressurgi de plus belle, et avec une vigueur d’autant plus grande que les aigreurs avaient eu le temps de grandir !

Si aujourd’hui les solutions à ces conflits n’apparaissent pas ou plus devoir être proches – qui aujourd’hui peut raisonnablement imaginer des solutions aux conflits irakien et palestinien ? -, leurs conséquences, elles, porteront et ont déjà porté jusqu’au coeur de nos pays et de notre espace civilisationnel : terrorisme, politique étrangère agressive, dénonciation populaire et appels répétés aux représailles sont autant de manifestations concrètes de la haine nourrie par les peuples de la zone islamique à l’encontre du monde “occidental” et “judéo-chrétien”. La superbe ignorance et le mépris que nous avons pu témoignés depuis les indépendances de ces états n’ont bien sûr pas contribué à empêcher cet élan, ni d’ailleurs les erreurs monumentales des Etats-Unis dans cette région du monde !

Joachim MORGENSTERN & Philippe MOREL

Les articles que vous risquez d'apprecier...

Article lié -

La Sorbonne prend le relais de Sciences Po Paris

Article lié -

L’UNI devant Sciences Po pour dénoncer la venue de Jean-Luc Mélenchon

Article lié -

Européennes : les sections organisent des conférences avec les différents partis