Autonomie des universités: un enjeu pour les étudiants français sans précédent.

Par UNI Archives

Le 8 novembre 2007 à 18h05

Image Autonomie des universités: un enjeu pour les étudiants français sans précédent.

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Tout le monde peut s’accorder sur le fait que les universités françaises ne sont plus compétitives. Alors que la France ne rayonne plus par son enseignement supérieur, la seule solution pour y remédier est l’autonomie des universités. Elle permettrait en effet le développement respectif des compétences de chaque université française. Cependant l’opposition farouche des différents syndicats fait que les pays voisins en profitent alors pour se développer laissant « sur le bords de la route » nos universités françaises.

En tant qu’ancienne étudiante en médecine, je ne me suis pas rendu compte de l’importance de reformer nos universités car on peut dire que c’est peut être une des seules épargnée par cette décadence… En effet un diplôme de médecine sera toujours reconnu et débouchera systématiquement sur un emploi, ce qui est loin d’être le cas pour tous les diplômes proposés aux étudiants.

C’est là que le bas blesse, les universités françaises vont devoir se reformer car il est anormal qu’en 2007 en France un étudiant fasse des études, acquière un diplôme sans la certitude que celui ci soit reconnu un jour sur le marché du travail…Dans ce contexte, les universités françaises auraient besoin de s’adapter, de multiplier les initiatives, faire valoir leurs diplômes et leurs étudiants sur la scène française mais aussi internationale. Ainsi quand on parle « d’autonomie des universités », il s’agit de connaître la part d’indépendance qu’elles peuvent acquérir auprès du Ministère de l’Education.

En effet, même si des conseils d’administration peuvent voter le budget par exemple, les universités demeurent dépendantes du pouvoir du Ministère que ce soit en matière de ressources humaines ou de financement… Il est donc curieux que ces universités dont la principale richesse est les ressources humaines ne puissent pas la maîtriser. Ainsi, d’une part l’indépendance des universités et des laboratoires est garantie pour leur permettre de mener librement leurs recherches et d’autre part, l’université ne peut pas créer ou supprimer de postes librement. Et encore moins recruter et rémunérer librement son personnel, (qui relève du budget de l’Etat)…De plus, financées par l’Etat pour l’essentiel de leurs ressources, les universités ne peuvent pas disposer librement de leur budget de fonctionnement et d’investissement. Elles n’ont pas le contrôle de l’attribution des bourses (contrôlée par l’Etat), de l’hébergement des étudiants ou encore des services de restauration (gérés par les CROUS). Ainsi, les étudiants répondent à la faiblesse du budget mais aussi à la faiblesse d’identité de ces établissements, par une absence de reconnaissance. Or, en ne se montrant pas fiers de nos établissements d’origine, en ne les soutenant pas, nous, étudiants contribuons à les dévaloriser. Je pense donc que le système gagnerait en efficacité si l’Etat déléguait davantage ses compétences.

Paradoxalement, cette reforme que veut mettre en place le gouvernement en léguant une partie de son « pouvoir » pose un problème en interne et non a l’Etat,…En effet ce sont les enseignants, l’administration et certains syndicats étudiants (bien évidemment à gauche) qui s’y opposent, pour eux « autonomie des universités » rime uniquement avec concurrence, sélection, augmentation des frais d’inscription et inégalités… Il est vrai que si chaque université gagne en liberté, certaines seront évidemment tentées de mettre en place des politiques de sélection ou d’augmentation de leurs ressources, via les frais de scolarité. Les universités les plus innovantes pourraient prendre une longueur d’avance sur les autres et ainsi mieux valoriser leurs diplômes sur le marché du travail.
Pourtant, à ne pas vouloir que les universités jouent le jeu de la concurrence, celles-ci vont perdre leur place collectivement, tout simplement parce qu’elles ne sont pas les seules à proposer des formations au sein de l’enseignement supérieur, et que les nouveaux bacheliers prennent acte de leur impuissance à évoluer.

De plus on peut déjà remarquer que le système actuel a créé des inégalités entre les universités…Ainsi, cette liberté trouvée, rien n’interdirait alors à une petite université régionale de s’affirmer, tandis qu’aujourd’hui, la prédominance revient le plus souvent aux universités historiques (et souvent parisiennes). L’absence d’autonomie fige les inégalités entre établissements, elle ne les réduit pas. Donnons une chance à cette reforme, nous, étudiants en avons besoin et j’aimerais donner un conseil aux syndicats étudiants de gauche particulièrement: essayez d’exister en amenant une impulsion au débat et des idées plutôt que de créer un climat hostile et donc stérile…

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