Chavez, le socialisme du XXIème siècle

Par UNI Archives

Le 26 novembre 2008 à 19h29

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Ce n’est pas nouveau, Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999 au Venezuela a d’étranges manières d’exercer la « démocratie ». Cette fois-ci, et depuis quelques mois, c’est contre les étudiants que ce régime autoritaire sud-américain se déchaine.


Dans un désir d’accaparer et d’accumuler toujours plus de pouvoirs, Chavez a pris l’habitude de violer régulièrement la constitution vénézuélienne, du moins de l’interpréter à sa façon, et toute résistance aux décisions présidentielles sont désormais durement réprimées. Ainsi, en 2007 Chavez fait éditer un « Livre Blanc » des critiques contre la RCTV (Radio Caracas Télévision), dernière télévision d’opposition vénézuélienne et décrète de la faire interdire. Elle cessera d’émettre fin mai 2007, provoquant un tollé dans tout le pays et entrainant la condamnation unanime de toutes les organisations mondiales de journalisme.

Les manifestations provoquées par cette décision – sans doute celle de trop – vont faire prendre conscience à une partie des vénézuéliens de l’autoritarisme latent dans laquelle s’enfonce à coup sûr le pays. Pendant des semaines, en ce début d’été 2007, les étudiants de l’Université Centrale de Caracas seront en tête de cortège, refusant désormais ce régime qui souhaite de plus en plus tout contrôler, exigeant de nouveau la démocratie (100% du parlement est Chaviste !), et la sauvegarde des libertés.

Pendant ce temps, Chavez, qui ne trouve rien d’autre à faire que d’aller voir son ami Fidel Castro en juin, balaye les manifestations d’un revers de manche, traitant les étudiants de « Pions de Washington ». Il fait même pire en réquisitionnant pendant un temps toutes les télévisions afin de s’autodiffuser, et d’empêcher les ondes de faire connaître les manifestations d’opposition. Sur le terrain, la situation s’envenime, les étudiants sont réprimés avec violence par les policiers, qui n’hésitent pas à frapper à mort.

Cette triste situation va durer des mois, et en signe d’indifférence envers la consternation nationale (parfois même dans son propre camp), Chavez va même faire inscrire en octobre 2007 le « socialisme » dans la constitution vénézuélienne. On est alors plus très loin d’une nouvelle « démocratie populaire » ou dictature à la cubaine. Une nouvelle réforme de la constitution vénézuélienne est en cours pour la fin 2007, dans laquelle non seulement le président du Venezuela pourra être rééligible à vie, mais qui comprend aussi de nombreux nouveaux cas d’urgence dans lesquels les libertés (notamment liberté de la presse) pourront être amoindries voire supprimées. Le peuple vénézuélien se réveille vraiment avec cette nouvelle réforme, qui entérinerait l’autocratisation du pouvoir de Chavez et prend par cette occasion toutes les formes de contre pouvoir encore présentes, et une fois encore des dizaines de milliers d’étudiants, toujours aussi réprimés par l’armée, qui se montre alors sans pitié, mais toujours aussi décidés envahissent pendant des semaines les rues de Caracas. Ce mouvement aura raison de la réforme, qui fut refusée par le peuple vénézuélien, c’est ici le premier revers électoral de Chavez et de la révolution bolivarienne.

Le « socialisme à visage humain » de Chavez a encore démontré qu’il était impossible à faire émerger le marxisme, qui, même à la sauce sud-américaine, est toujours aussi inhumain et incompatible avec la démocratie et la liberté des peuples. Avec le refus de cette réforme constitutionnelle, et le combat héroïque des étudiants anti-chavistes, le Venezuela a sans doute évité de plonger définitivement dans la dictature, du moins, pour le moment.

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