Congrès de l’UNEF, modèle de « démocratie » pour les socialistes

Par UNI Archives

Le 10 avril 2011 à 10h42

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L’UNEF a organisé son congrès national du 7 au 10 avril. Comme au Parti socialiste, il existe des « tendances » et même des « sensibilités ». Les adhérents pouvaient voter pour un des quatre textes. Une courte lecture des contributions permet de voir que les tendances minoritaires tirent à boulets rouges sur la « Majorité Nationale » (proche de Benoit Hamon), communément appelée « Majo ». Unité de façade et démocratie « encadrée » pendant quatre jours. Bienvenue à l’école du PS !

La montée en force de l’UNEF au sein du PS

Depuis quelques années, les anciens de l’UNEF prennent du galon au sein de la direction du Parti socialiste. Le « syndicat étudiant » fait office de pouponnière pour le PS. La preuve ? Harlem Desir, Pourria Amirshahi, Jean-Christophe Cambadélis, Sibeth N’Dye, Christophe Borgel et tant d’autres sont tous d’anciens cadres de l’UNEF et d’actuels membres du bureau politique du PS. Mieux encore Bruno Julliard, ancien président de l’UNEF, est depuis le Congrès de Reims de 2008 le secrétaire à l’éducation du Parti socialiste et l’un des rédacteurs du projet “égalité réelle”. Mais cette emprise de l’organisation étudiante et les méthodes qu’elle utilise sont critiquées par une partie des socialistes

Le Parti socialiste, ce n’est pas l’Unef et ce n’est pas l’Unef qui va le diriger, c’est un grand parti de gouvernement”, déclarait Vincent Peillon le 13 novembre 2008. “J’appelle Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Lionel Jospin […] à faire très attention à ce qui est en train de se produire au parti. C’est un parti de gouvernement qui doit rester à cette hauteur” or “il est dans des mains qui ne sont pas très responsables ces jours-ci”, disait-il. Selon l’eurodéputé, depuis 2002 et l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle, “on ne fait rien, on bidouille”. “Halte au feu!”, a-t-il lancé, en dénonçant “des conciliabules d’arrière-boutique”.

Lorsqu’ Aubry installe son équipe le 6 décembre 2008, on a droit au même genre de remarques :

«C’est le bureau national de l’Unef !», rigole Patrick Menucci, qui a été chargé de la coordination du courant de l’ex-candidate à la présidentielle. «Dray et Menucci, qui ne voulaient pas que ça ressemble à un congrès de l’Unef, ont encore de beaux restes !», sourit Benoît Hamon, en référence à «l’incident» de séance lors du vote. On en a connus d’autres des « incidents » électoraux. En septembre 2009, on parlait même de « bourrages d’urnes massifs » dont aurait bénéficié Martine Aubry.

Le congrès de l’UNEF servira-t-il d’exemple pour les primaires du PS ?

Le 31 janvier dernier, nous apprenions déjà qu’Emmanuel Zemmour serait le prochain président élu de l’UNEF pour remplacer Jean-Baptiste Prévost. Vous avez bien lu, « prochain président élu ». Plus qu’une simple boule de cristal, c’est une pratique très organisée de la « démocratie » qui a permis à l’UNEF d’être aussi sûre du résultat de l’élection. Voilà ce que l’on pouvait lire à l’époque : « Elu ce week-end (le dernier de janvier, ndlr) vice-président de l’Unef, Emmanuel Zemmour “sera le seul candidat” à la présidence et donc “sera élu”, a assuré M. Prévost à l’AFP », président sortant qui a choisi d’aller pantoufler au Conseil économique et social.

« L’UNEF pour vous c’est fini »

Cet ersatz de démocratie n’est pas du goût de tout le monde. A Bordeaux, des militants de l’UNEF ont démissionné de leurs postes à la suite d’étranges manoeuvres. Voici ce qu’ils révèlent : « Des pressions ont été faites sur les adhérents pour qu’ils votent systématiquement pour la tendance majorité nationale. Les tendances minoritaires sont automatiquement caricaturées. Au final, l’assemblée générale du congrès local de l’UNEF c’est cinq personnes qui portent chacune quinze procurations. […]

La “purge” pratiquée à l’issue de l’assemblée montre l’absence de démocratie [pour imposer] une proximité trop importante avec le Mouvement des Jeunes Socialistes. » Conclusion : “L’UNEF pour vous c’est fini”. […]

La démocratie sauce UNEF, un rêve pour Dominique Strauss-Kahn

Depuis plusieurs semaines, les lieutenants de DSK n’ont de cesse de multiplier les déclarations afin de demander que les primaires ne deviennent qu’une simple formalité, sur le modèle des « élections » de l’UNEF. Parmi ceux-là, un habitué de la « maison UNEF », Cambadélis : créateur de l’ex UNEF-ID, mère de l’UNEF actuelle, et bien au courant de ce genre de méthodes et de « coups » électoraux. Cela doit lui manquer : sur le devant de la scène, on ne peut plus faire n’importe quoi. On fait semblant de s’engueuler mais on « tient » tout… il ne faudrait pas avoir de surprise non plus !

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