Lettre à un jeune citoyen

Par UNI Archives

Le 10 mai 2011 à 10h11

UNI

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Mon ami,

Ce que je vais te raconter beaucoup de personnes le savent mais n’en parlent plus. Il s’agit de la vérité sur un homme dont les médias vont te rebattre les oreilles pendant une semaine : François Mitterrand, premier président socialiste de la Ve République, élu le 10 mai 1981.
Beaucoup l’encenseront, le loueront, le glorifieront. Les autres, et j’en fais partie, tenteront de démythifier le personnage…

François Mitterrand n’était qu’un homme comme un autre, avec ses forces et ses faiblesses. Certes chacun reconnaît qu’il était un vrai tribun, un vrai politicien, toujours soucieux de rester dans l’Histoire, doué d’une intelligence tactique. C’était aussi un séducteur. Mais tu sais combien les Français sont prompts à pardonner ce trait de caractère, surtout si l’on est puissant !

L’ancien président était aussi un homme ambigu, équivoque qui a fait et dit tout son contraire : Pendant la seconde guerre mondiale, il a été décoré de la Francisque par le régime de Vichy, et quelques mois plus tard, de la médaille de la Résistance à la Libération ! Collaborateur et résistant. Peu ont réussi ce « tour de force ».
Maître en duplicité, il a réussi, comme ministre de la Justice à avaliser en 1954, sans scrupule, l’exécution de 48 « terroristes fellaghas » (dont il était politiquement proche) avant d’abolir, en 1981, la peine de mort. Il a également signé, en 1972, le programme commun de la gauche, avec le Parti communiste, alors que lui-même disait rejeter les préceptes de Karl Marx et… le capitalisme !

Tu le vois, François Mitterrand était un homme complexe, plein de contradictions. Je t’entends déjà me dire : « Mais nous sommes tous un peu comme lui ». Tu as raison : « Un peu ». Il cultivait à ce point le flou autour de sa personne et des événements, que nous ne savons toujours pas, plus de cinquante ans après les faits, si l’attentat de l’Observatoire dont il s’est dit la victime, n’avait finalement pas été fomenté… par lui-même. Ce fut, en tout cas, son premier vrai « coup médiatique ».

Sais-tu aussi qu’en adepte compulsif du mentir-vrai, François Mitterrand a sciemment caché la gravité de son état de santé aux Français pendant plus de onze ans, à grands renforts de faux bilans médicaux. Et dire qu’il fut l’un des premiers à déplorer le silence de Georges Pompidou atteint lui aussi par une maladie incurable. Quel bel exemple de transparence, tu en conviendras !

Le comble du comble du mentir-vrai et de la dissimulation a été atteint à plusieurs reprises.

La première fois, c’est quand il a fait démissionner son ami et ministre de la Défense, Charles Hernu et le directeur de la DGSE, l’amiral Laxande. Un bel écran de fumée pour masquer sa décision de faire couler le bateau des écologistes de Greenpeace, le Rainbow Warrior, symbole même du terrorisme d’Etat que la France combattait sur d’autres terrains.

La deuxième fois, c’est quand il a nié, face caméra, être au courant des écoutes téléphoniques illégales réalisées par la cellule anti-terroriste de l’Elysée. Je t’assure, regarde cet épisode sur Internet. C’est un moment d’anthologie.

La troisième fois, c’est quand « les yeux dans les yeux », il a affirmé ne pas être au courant des agissements terroristes de Wahid Gordji, attaché culturel de l’ambassade d’Iran. Elle est en ligne. Elle vaut le détour. Surtout ce mensonge lui a valu (en partie) sa réélection !

La quatrième fois, c’est quand il a été contraint d’avouer sa double vie. Non pas que je lui en veuille d’avoir eu une maîtresse et une fille adultérine. C’est sa vie privée. Ce qui me choque le plus, c’est qu’il a puisé dans les caisses de l’Etat pour protéger le secret de cette vie cachée : l’argent des contribuables a tout de même financé, le 11, quai Branly pour y loger sa maîtresse, Anne Pingeot, sans compter les policiers affectés à la surveillance de sa fille Mazarine, rue de Bièvre à Souzy-la-Briche, les aller-retour en hélicoptère, les Falcon, le Concorde…

Et encore, je ne te parle ici que de l’écume de mes souvenirs, les plus marquants, les plus flagrants. D’autres faits plus ou moins graves existent certainement, mais restent remisés sous le sceau du secret. Je ne pense pas que ce soit comme cela que l’on doit diriger la France.
Si je devais résumer mon propos en quelques lignes, je te dirais simplement : « De grâce, sois honnête et vrai dans tout ce que tu entreprends ». De Gaulle le répétait à l’envi : « La vérité, c’est l’arme absolue ». Je ne suis pas sûr que ceux qui se réclament de l’héritage de feu François Mitterrand soient dans ces dispositions. C’est pourquoi je te mets en garde contre ces drôles d’héritiers.

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