CNESER du 21/05/2012 : Le nouveau Ministre Fioraso n’apporte aucune réponse aux inquiétudes des étudiants portées par l’UNI-MET

Par UNI Archives

Le 21 mai 2012 à 18h55

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Le nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Madame Geneviève FIORASO, a souhaité se présenter à l’ensemble de la communauté universitaire à l’occasion de la réunion du CNESER de ce lundi matin, comme souvent ses prédécesseurs l’avaient fait avant elle. Après avoir écouté la présentation du Ministre, les organisations représentatives ont été amenées à s’exprimer. L’UNI-MET a ainsi pu exposer un certain nombre d’inquiétudes apparues chez les étudiants ces derniers jours. Nous attendions que le Ministre précise sa vision et lève certaines ambiguïtés. Tel ne fut pas le cas puisqu’ à l’issue des déclarations des organisations, le Ministre s’est contenté d’une réponse groupée lui permettant ainsi d’éviter de répondre aux questions qui l’embarrassaient.

Retour sur quelques points clés de cette séance du CNESER.


Suppression de la « Circulaire Guéant »

Le nouveau Ministre a déclaré dans son introduction qu’elle avait, immédiatement après sa prise de fonction, pris attache avec le Ministre de l’Intérieur pour abroger la Circulaire Guéant. Le Ministre ne précisa pas en revanche si cette abrogation devait également concerner la circulaire complémentaire de janvier dernier.

L’UNI-MET s’étonne de la simple « abrogation » de la circulaire sans annonce d’un texte de remplacement. En effet, et comme l’avait déjà expliqué l’UNI-MET à l’occasion des débats sur cette question, la circulaire et le texte complémentaire intervenus en janvier dernier instauraient un régime dérogatoire plus favorable aux étudiants. L’abrogation de la circulaire signifie qu’il conviendra désormais d’appliquer le droit commun que constitue la Loi de 2006 sur l’immigration et dont le régime est plus strict pour les étudiants étrangers. En effet la circulaire et le texte complémentaire avaient posé un régime d’exception par lequel un étudiant hautement diplômé ou dont les compétences seraient particulièrement recherchées par une entreprise, n’avait plus à remplir les critères classiques de l’immigration de travail, et notamment le critère de tension sur le marché de l’emploi concerné. Cette décision doit donc être vue comme une mauvaise nouvelle pour les étudiants étrangers souhaitant travailler en France, alors même que le nombre d’autorisations provisoires de séjour pour les étudiants étrangers salariés a augmenté de 35% en 2011.

Un discours essentiellement axé sur la Recherche : quelle place pour l’Enseignement et les étudiants ?

Devant le CNESER Geneviève Fiaroso a essentiellement parlé de la Recherche dans sa déclaration de ce matin, comme elle l’avait d’ailleurs fait le 17 mai dernier à l’occasion de la passation de pouvoir. Pour l’UNI-MET, le fait qu’elle ne réponde pas aux éléments d’inquiétudes des étudiants exposés par nos représentants, nous amène à cette interrogation légitime : quelle sera la place de l’Enseignement Supérieur, des Universités et des étudiants dans la politique menée par le nouveau Gouvernement ?

« La LRU va être remplacée »

L’UNI-MET a pu interroger Geneviève Fioraso sur les mesures qu’elle comptait prendre pour lever les derniers barrages à l’autonomie et contraindre les universités récalcitrantes a enfin mettre en place les BAIP (Bureau d’Aide à l’Insertion Professionnelle) et poursuivre leur effort en matière d’adaptation des parcours des étudiants pour l’Insertion Professionnelle et la réussite. De même, nous avons sollicité le Ministre pour qu’elle clarifie sa position sur l’autonomie après que la campagne électorale ait pu voir des déclarations contradictoires du PS sur cette question.

La réponse à nos questions ne fut qu’indirecte : le Ministre a déclaré dans sa réponse globale que « La LRU va être remplacée ». Pour l’UNI-MET cette clarification constitue une source d’inquiétude : alors que les effets de l’autonomie ont mis du temps à intervenir, que le fonctionnement nouveau s’installe à peine dans les établissements, il serait catastrophique de briser cet élan de rénovation de l’enseignement supérieur français.


Suppression du « décret Vatican » : les étudiants des instituts catholiques veulent des clarifications

Il a pu être fait mention durant la campagne d’une volonté de suppression du « décret Vatican ». Ce décret permet aux établissements catholiques d’enseignement supérieur de délivrer leurs diplômes dans le cadre du processus d’harmonisation européenne (processus de Bologne). L’UNI-MET a sollicité une clarification de la part du Ministre, lequel n’a donné aucun élément de réponse. Pour l’UNI-MET il serait intolérable qu’une vision dogmatique de l’enseignement supérieur vienne remettre en cause la réussite pédagogique de ces établissements. L’UNI-MET a entendu rappeler la qualité des enseignements dispensés dans ces instituts d’enseignements.

Quid de la proposition de François Hollande de créer une « allocation d’autonomie » pour les étudiants ?

L’UNI-MET a enfin interrogé Geneviève Fioraso sur la fameuse « allocation d’autonomie » pour les étudiants présente dans le projet de François Hollande. Durant la campagne, la candidat François Hollande a déclaré que cette proposition se réaliserait « à coût constant pour les finances publiques » par la suppression des APL pour les étudiants et de la demi-part fiscale pour charge d’enfant. L’UNI-MET a mis en garde le Ministre sur le fait que les APL et la demi-part constituaient les seules aides à destination des étudiants des classes moyennes et de leur famille, que leur suppression les mettrait en difficulté en cette période de crise. L’UNI-MET a également précisé que si cette proposition se réalisait à coût constant et qu’elle devait aider plus fortement les étudiants des classes populaires, mathématiquement il devrait y avoir des « perdants », les étudiants des classes moyennes et leur famille. Le Ministre n’aura encore une fois apporté aucun élément de réponse sur cette question.

Les inquiétudes des étudiants des instituts catholiques et des étudiants issus des classes moyennes ne sont pas donc pas levées. L’UNI-MET demande donc de pouvoir être reçu par le Ministre pour pouvoir obtenir les clarifications demandées.

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