L’UNI Nantes envoie un courrier au Maire

Par UNI Archives

Le 30 juin 2014 à 10h25

UNI

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Un trimestre et toujours pas d’avancée concrète pour les jeunes nantais, aucun « changement », aucun « nouveau cycle » sur cette problématique qui concerne pourtant près de 20 % de la population de la ville. Il y a bien eu des débats lancés au conseil communautaire vendredi dernier sur le « Campus Nantes », mais cela concerne avant tout l’avenir des établissements d’enseignement, pas l’avenir des étudiants. On relève aussi l’adoption d’un microcrédit lors du conseil municipal du 23 juin, mais comme nous l’expliquons dans notre courrier, cette mesure a un énorme temps de retard sur ce qui est déjà proposé dans le secteur privé.

Au temps de la « co-construction » et de la démocratie participative, nous trouvons dommage de ne pas avoir été reçus en ce début de mandat. C’est pourquoi, l’UNI-MET Nantes a fait le choix d’écrire un courrier au Maire de Nantes, pour connaître ses ambitions pour les étudiants nantais mais aussi pour lui faire quelques propositions. C’est sur les sujets des finances, du logement, et surtout des transports que la mairie peut être un grand allié de tous ces étudiants qui éprouvent énormément de difficultés à financer leurs études.


«Madame le Maire,

Voilà trois mois que vous avez été élue avec votre équipe à la tête de la mairie de Nantes. En tant que représentants des étudiants nantais, nous tenions à vous faire parvenir ce courrier. Alors que le Président de la République, que vous soutenez, avait promis dans sa campagne qu’il ferait de la jeunesse sa priorité, nous nous attendions à voir des nouveautés arriver dans notre ville. Néanmoins, le flou est toujours assez présent quant à vos ambitions pour les jeunes nantais. Toujours pas d’agenda ou de feuille de route. Et des engagements de campagne trop évasifs ou destinés aux établissements d’enseignement et pas aux étudiants. C’est le cas de l’intéressant débat sur Campus Nantes qui a eu lieu au Conseil communautaire vendredi dernier.

Vous avez certes adopté une nouvelle gamme de microcrédits municipaux lors du Conseil municipal du 23 juin. Mais cette mesure est bien plus un gadget qu’un acquis pour les étudiants. Cela fait déjà plusieurs années que les banques se proposent d’avancer la somme de 1000 euros à taux 0 à chaque rentrée. Il est dommage que la mairie ne se soit pas alignée sur ces offres, ou rêvons un peu, qu’elle ne les ait pas améliorées. Le choix d’un taux de 3,5% et d’une somme maximale de 600 euros nous laisse douter quant à l’utilité d’une telle « avancée ».

Il est dommage aussi qu’au début de ce « nouveau cycle » comme vous aimez le dire, au temps des chartes de déontologie, de la co-construction et de la participation citoyenne active, nous, représentants des étudiants, n’ayons pas été reçus pour discuter des enjeux de la jeunesse nantaise. C’est pourquoi, nous nous permettons de vous donner quelques premières pistes de réflexions et quelques propositions.

Premièrement, comme vous l’avez fait remarquer avec le microcrédit, la ville a la possibilité de soulager le porte-monnaie des étudiants. Or, à Nantes, l’étudiant est considéré comme un contribuable comme les autres. Ainsi, c’est l’une des plus rudes taxe d’habitation française qui frappe chaque année les étudiants des classes moyennes, qui ne peuvent pas accéder aux logements gérés par le CROUS. Est-il envisageable d’exonérer tout ou une partie (les plus assidus ? les plus méritants ?) des étudiants ? C’est donc chaque année un treizième loyer pour l’étudiant qui pourrait parfois être évité. Et même avec la mensualisation, on dépasse le prix de l’abonnement à la TAN. Ce dernier, qui, d’ailleurs, est aussi totalement inadapté aux étudiants. Permettez-nous de douter de la logique d’un tarif mensuel à 25 euros lorsqu’il est de 10 et 17 euros à Toulouse et à Bordeaux. De même, un travail de réflexion devrait être fait sur le tarif du stationnement résident pour l’étudiant. 13 euros par mois pour garer en bas de chez soi une voiture, souvent obligatoire pour rejoindre la famille le week-end, c’est trop cher pour un étudiant lambda. Doit-on payer pour se garer dans sa propre rue ?

Continuons donc sur la thématique des transports. Là aussi, la mairie peut améliorer le quotidien des jeunes. Premièrement en permettant aux étudiants de se garer près de leurs lieux d’études. Cela passe par la participation à la réfection des parkings appartenant à l’Université, par la création d’une vignette de gratuité » du stationnement aux abords du campus de Santé les jours de cours comme cela s’est vu dans d’autres villes ou comme nous l’avions proposé, par la création d’un parking-relai à étages au Petit-Port, partagé entre les étudiants et les usagers des transports en commun. Mais bien évidemment, tous les étudiants n’ont pas de voiture. Certains viennent à vélo. Et ici, c’est dommage qu’aucun élu de la majorité ne se soit encore rendu compte que les stations Bicloo du campus Tertre étaient toujours pleines : une station supplémentaire doit voir le jour au niveau du pôle étudiant cette fois, pour que l’offre réponde à la forte demande. Enfin, les transports en commun devraient circuler toute la nuit, au moins le week-end. Avec ne serait-ce qu’un ou deux tramway circulant par ligne, accompagnés d’équipes de sécurités et de la vidéosurveillance, vous sécuriserez incontestablement le retour des étudiants à leur domicile après leurs sorties. Mieux, la ville de Nantes prendrait une avance sur beaucoup d’autres villes européennes et supprimerait au passage la stagnation de groupes en centre-ville qui peuvent parfois gêner le voisinage des établissements de nuit.
Pour terminer, nous avons déjà parlé de vos premiers efforts sur le logement. Nous savons aussi que vous vous êtes engagée à construire, avec le CROUS, 500 nouveaux logements. Néanmoins, plusieurs questions se posent : où comptez-vous les construire ? Y-a-t-il de la place prévue pour les étudiants issus des classes moyennes ? Des logements étudiants verront-ils le jour sur l’ancien site de la caserne Mellinet ? Nous tenons aussi à signaler que ce besoin de logement est urgent et que la solution du logement modulaire doit être envisagée pour moins de coûts et plus de rapidité de construction.

Je vous prie d’agréer, Madame le Maire, nos sincères salutations et nous tenons à votre disposition pour discuter ensemble de tous ces points, qui nous semblent réellement important pour une ville qui compte 50 000 étudiants.

Alexis GRILLET
Responsable de l’UNI-MET Nantes»

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