A lire : L’education tout au long de la vie, par Alain BOURNAZEL

Par UNI Archives

Le 31 juillet 2005 à 16h29

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La récente acquisition du livre d’Alain BOURNAZEL, “L’éducation tout au long de la vie”, nous donne l’heureuse occasion de reprendre la note de lecture qu’en avait fait le recteur Yves DURAND, vice-Président de l’U.N.I. et malheureusement décédé début 2005…


“L’éducation tout au long de la vie”, Alain BOURNAZEL, éd. Ellipses, Paris, 2001, 206 pages.

” Depuis cinquante ans, la France ne fait que rapetasser son système éducatif. A raison d’une réforme en moyenne tous les deux ans, l’Education nationalte n’est plus qu’un conglomérat de structures obsolètes et inefficaces. Alain BOURNAZEL, dans la première partie de son ouvrage, dénonce toutes les malformations du corps éducatif, son gigantisme, son incapacité à trouver des solutions aux problèmes de l’heure : violance croissante dans les établissements, incapacité à réaliser l’intégration de populations étrangères de plus en plus nombreuses. Les spécialiste en pédagogie, coupés du terrain, ceux de l’INRP partout dénoncés, portent une lourde responsabilité, puisqu’ils ont établi depuis longtemps une véritable idéologie imposée à des milliers d’établissements. On peut sans doute regretter que l’auteur n’ait pas suffisamment dénoncé l’emprise des syndicats de gauche, non-représentatifs, qui bloquent systématiquement tout essai de changement et qui considèrent que l’Education nationale rprésente leur chasse gardée personnelle. De même, il faudrait poser au départ que le plan LANGEVIN-WALLON, d’obédience marxiste et vieux d’un demi-siècle, est à l’origine du collège unique et de ses échecs, avedc, pour seule finalité, l’égalisation de tous les Français, sous couleur aujourd’hui d’éducation citoyenne, d’égalité des chances et de solidarité ; la droite ayant du reste largement fait siennes cette idéologie de gauche.

L’Education nationale pratique la fuite en avant, ne faisant qu’abaisser sans cesse le niveau d’exigence, afin de se satisfaire de statistiques trompeuses en matière de réussite scolaire. Le terme même d’Education nationale reste ambigu. l’éducation relève de la famille et no de l’Etat. Les résultats, pour nous, ne sont que trop évidents : un jeune sur dix est incapable de lire et de comprendre les documents de la vie quotidienne, un élève sur cinq en sixième ne possède pas les compétences de base en lecture et plus du tiers en calcul. Un tiers des jeunes diplômés ne trouve pas d’emploi au sortir des études et l’on voit se multiplier les facteurs dotés d’une licence.

L’auteur livre un très bon historique de la formation continue. “L’empilement de mesures sans grande rationalité, prises sous la pression des circonstances, a complexifié à l’excès le dispositif de formation continue, au point de le rendre aujourd’hui très difficiliement lisible […]. Il est évident que seuls les professionnels de la formation peuvent se retrouver dans cet écheveau compliqué, dont la cohérence globale est loin d’être assurée.” Quant à la formation professionnelle, stricto sensu, le paritarisme hérité du système de 1971 paraît à bout de souffle. En regard, l’auteur propose de s’engager dans une autre voie, celle de “l’éducation tout au long de la vie”.

L’allongement de la vie dans les pays développés, avec des retraites plus longues, l’échec des systèmes de formations traditionnels, les succès des moyens modernes de stockage du savoir et de leur communication, tout cela porte à rechercher des formations originales déjà expérimentées en Amérique du Nord, en Angleterre et dans les pays scandinaves. Aujourd’hui un tiers des Américains est sur le net. L’ordinateur est roi. Eric BOURZANEL montre comment la francophonie peut tirer le meilleur parti de toutes ces innovations. Les Etat-Uniq ont déjà des universités virtuelles ; des villes scandinaves modestes se sont fait connaître parce qu’elles sont au coeur des nouveaux modes de transmission du savoir. L’homme ne doit plus considérer qu’il apprend seulement durant sa jeunesse, pour profiter de ses acquis durant l’âge mûr et se reposer dans l’inactivité durant sa retraite. L’acquisition des connaissances doit se faire tout au long de la vie. L’auteur insiste sur le rôle ds villes dans la constitution de ce gigantesque réseau, mais “encore faudrait-il que les élus qui les administrent se préoccupent de leur propre formation”. remarque utile en ces périodes électorales… Alain BOURNAZEL est souvent lyrique, lorqu’il explore ces voies nouvelles et l’on peut le comprendre. Cela rompt agréablement avec les entreprises de rafistolage permanent des spécialistes ministériels de l’Education.

Oserons-nous faire part de quelques appréhensions ? On semble sacrifier parfois au vieux poncif certainement faux des têtes bien faites qu’il faut préférr aux têtes bien pleines, ou bien à la formule tout aussi contestable que “l’école n’a plus mission d’apprendre, mais d’apprendre à apprendre”. Pour nous, il reste évidnet que l’intelligence humaine ne peut réfléchir que sur des données mémorisées et que l’activité humaine fondamentale, mais rarement rencontrée, est de constater qu’il y a autour de nous de multiples problèmes et qu’il convient d’en découvrir les solutions.

De même, il est souhaitable que les parents participent aux lectures de leurs enfants, mais en sont-ils capables ces 2,3 millions d’illettrés français, incapables d’aider leurs enfants et naturellement d’utiliser internet ? Sans compter qu’un enfant sur deux vit, à l’heure actuelle, dans un foyer monoparental et que le temps disponible de l’unique parent risque fort d’être réduit pour prendre en charge le travail des enfants devant l’écran de l’ordinateur.

L’auteur condamne peut-être trop facilement le passé. “La ville du Moyen-Age frileusement enfermée dans ses remparts imposants” s’est pourtant dotée d’universités dont les professeurs pouvaient circuler à travers l’Europe avant de se fixer à Paris, Cambridge, Bologne ou Valladolid. Les XIXème et XXème Siècles ont ici beaucoup perdu des avantages et des richesses dont jouissaient les anciennes universités. Internet permettre peut-être de recréer l’heureuse situation médiévale… il reste cependant quelques réalisations positives qu’il conviendrait de mettre en évidence, comme le succès des universités inter-âges ou du temps libre, le réseau de formation très étendu du CNAM, l’ancien mais très utile CNED.

Que ces quelques remarques ne soient pas interprétées à tort comme des critiques déterminantes. L’ouvrage d’Alain BOURNAZEL vient à son heure. Si “l’éducation tout au long de la vie” via internet n’est pas l’unique solutioon, c’est à coup sûr l’un des moyens privilégiés de libérer le système éducatif de son actuel ankylose. D’ailleurs, l’auteur rese prudent : “L’enseignement en ligne ne se substitue pas à l’enseignement classiques mais il lui apporte un complément précieux”. Cela semble d’autant plus nécessaire que Jack LANG [en 2001, NDLR] s’est donné pour tâche de modifier la carte scolaire “afin d’affecter les élèves des quarties difficiles dans d’autres lycées”, sans doute pour promouvoir la mixité sociale, autrement dit pour parachever l’effondrement de l’Education nationale et sacrifier au mythe de l’égalitarisme socialiste.

Un livre à méditer et à diffuser…”

Yves DURAND.

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