Abrutir les masses pour mieux asseoir son pouvoir ?

Par UNI Archives

Le 31 juillet 2019 à 9h05

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L’actualité générale donne l’impression qu’aujourd’hui, “certains” (dont nous n’arrivons que confusément à définir l’existence, l’identité, le nombre ou la qualité) ont intérêt à maintenir la majorité de la population dans un état d’abrutissement tel qu’ils peuvent asseoir leur pouvoir sans rencontrer de vraie contestation ni de remise en cause argumentée.

Cette impression diffuse et confuse s’accroît sans cesse, lorsque l’on entend des responsables politiques remettre en cause des votes qui les contrarient ou faire la leçon à des populations n’ayant pas la décence d’aller dans le fameux “sens de l’Histoire”.

L’épisode des Gilets jaunes, qui s’est déroulé de novembre 2018 à mai ou juin 2019, a révélé l’existence de cette sensation ressentie par les gens, les anonymes français, qui ne comprennent pas qu’on les matraque fiscalement, tance moralement et reprenne sans cesse sur leurs habitudes, leurs façons de vivre et leur idée du monde qui va. Le concept de France périphérique a connu un grand succès car il mettait en lumière la séparation entre une France souvent rurale, plutôt pauvre, n’ayant pas accès aux opportunités du monde interconnecté et une autre qui, tout au contraire, joue habilement avec les possibles offerts par le monde en mutation permanente. Les premiers ne comprennent plus les seconds, y compris et surtout à cause des codes employés par les branchés permanents.

Aux premiers, “certains” ne veulent plus accorder que le droit de vivoter, en étant gentiment distraits par les médias méprisants, les émissions moralisatrices et les personnalités racoleuses : que dire de la télé-réalité, des jeux vidéos, des applications débilitantes et du sport envahissant ? Il ne faut surtout pas que ces “péquenauds”, ces “beaufs” ou ces “arriérés” conservent une quelconque capacité de nuisance : les inonder de bêtises et les laisser dans l’ignorance des enjeux futurs constituent de bons moyens pour annihiler toute velléité de contestation.

Aux seconds, l’ensemble des avantages du nouveau monde numérique, connecté, développé et dynamique doit être proposé, tout au contraire, afin de les intégrer au nouveau monde en formation, coûte que coûte, vaille qui vaille, et d’en faire la première clientèle et le soutien indéfectible des “nouveautés” et des “progrès” développés par les marchands et leurs lobbies.

Après avoir fourni des temps de cerveaux disponibles, les médias et leurs déclinaisons cyber jouent le rôle scrupuleux du gardien des consciences et des comportements vertueux. Si une tête dépasse, si un discours détonne, si une initiative déplaît en mettant en lumière l’attristant cynisme des dirigeants et des lobbies prescripteurs, les orgues de Staline de la bien-pensance sont déployés et les salves vindicatives pleuvent sur l’audacieux inconscient. Là encore, le cas du mouvement des Gilets jaunes a été édifiant : présenter les contestataires comme des abrutis, ridiculiser puis instrumentaliser leurs porte-paroles improvisés, préférer les moins capables de dire l’angoisse et le désarroi des protestataires, puis finir par accuser et dénoncer un mouvement forcément “fasciste”, “infiltré par l’extrême-droite” et dans lequel “les casseurs et les factieux” seraient la majorité et le cœur des désordres. Le bon peuple a été effrayé et la Nomenklatura a pu tranquillement poursuivre ses projets.

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