Baromètre Yahoo!-Louis Harris janvier 2005

Par UNI Archives

Le 28 janvier 2005 à 17h32

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“La dynamique Chirac, les difficultés de François Hollande”

L’année 2004 aura-t-elle véritablement été décisive ? Alors que, dans la longue marche à la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont obtenu des succès politiques majeurs au cours de l’année écoulée, deux phénomènes très différents sont révélés aujourd’hui par cette nouvelle vague de l’Observatoire de l’opinion. Redevenant majoritairement populaire dans l’opinion, Jacques Chirac consacre une dynamique très nette en sa faveur ; en revanche en dépit de ses victoires de l’année 2004, François Hollande ne parvient pas, pour l’instant, à imposer son profil de présidentiable.

La consécration de la « dynamique Chirac »

Avec 54 % d’opinions favorables (+ 4 points par rapport au mois dernier), Jacques Chirac renoue avec un niveau de popularité qu’il n’avait pas connu depuis le mois d’août 2003, c’est-à-dire depuis l’épisode de la canicule. Concrètement, cette popularité reconquise s’inscrit dans une dynamique de longue durée engagée à partir du mois d’avril 2004, à la faveur de l’implication du chef de l’Etat sur les enjeux internationaux.

Plus conjoncturellement, aujourd’hui par rapport au mois dernier, le président de la République doit l’essentiel de sa progression aux sympathisants de gauche (+ 6 points), et plus encore aux sympathisants socialistes (+ 9). En revanche, son niveau de popularité demeure stable auprès des sympathisants UDF-UMP (-2).

Cette nouvelle dynamique à gauche s’explique par deux registres :

– L’attitude de compassion et de solidarité exprimée par Jacques Chirac en faveur des victimes du Tsunami ;

– L’idée d’une relance des grands projets industriels pour les années qui viennent, exprimée lors des voeux de début d’année ; cette idée repose sur la nécessaire intervention de l’Etat dans l’économie, et fait écho aux attentes d’une partie de la gauche.


L’absence de capitalisation significative en faveur de Matignon

En revanche, Jean-Pierre Raffarin ne parvient pas à capitaliser sur cette dynamique présidentielle. Sa popularité, établie à 33 %, demeure en réalité sur les niveaux auxquels elle se situe depuis les mois de novembre-décembre 2003, après la réforme des retraites et la canicule. Au-delà des questions d’image, le Premier ministre souffre :

– De façon récurrente, du bilan très critique émis par l’opinion sur son action en matière de lutte contre le chômage (24 % d’approbations ce mois-ci, soit un score identique à celui du mois précédent) ;

– De façon plus conjoncturelle, du plan de réforme de l’assurance maladie : alors que la réforme entre en application à compter de ce mois de janvier, un tiers seulement des personnes interrogées estiment qu’elle va dans le bon sens.

Toutefois, le gouvernement bénéficie d’un véritable satisfecit concernant son action en matière de lutte contre l’insécurité (64 %, +11 points), et retrouve un score comparable à ceux qui étaient enregistrés lorsque Nicolas Sarkozy était place Beauvau. Cette progression significative intervient notamment au lendemain de l’annonce, par Dominique de Villepin, d’une baisse de 4,2 % des chiffres de la délinquance sur l’année 2004, présentée comme “la plus forte baisse depuis dix ans”.

Les difficultés du présidentiable Hollande

Interrogés sur les personnalités qui s’approchent le plus de l’idéal présidentiel tel qu’ils le conçoivent pour les années qui viennent, un quart des interviewés seulement citent le nom de François Hollande ; et, phénomène plus inquiétant encore pour le leader du Parti socialiste, 52 % seulement des sympathisants de son propre parti se prononcent en sa faveur. C’est dire que les succès emportés par le Premier secrétaire ne sont pas parvenus à en faire un présidentiable crédible aux yeux de l’opinion.

Singulièrement, ces scores placent François Hollande à des niveaux comparables à ceux recueillis par Laurent Fabius (22 % auprès des Français), même si ce dernier convainc sensiblement moins les sympathisants socialistes (29 %) que les sympathisants LO-LCR-PC (32 %), traduction inattendue de son “virage à gauche”.

Parmi les présidentiables de gauche, les deux hommes sont largement distancés par Lionel Jospin (33 % auprès des Français, et 63 % auprès des sympathisants socialistes), qui bénéficie toujours du remords suscité par son échec du 21 avril.

A droite, Nicolas Sarkozy caracole en tête (53 % auprès des Français, 85 % auprès des sympathisants UMP), suivi par Jacques Chirac (respectivement 43 % et 68 %). Notons de Dominique de Villepin, avec 32 %, et situé en troisième position des candidats de droite, fait quasiment jeu égal avec Lionel Jospin, le mieux placé des candidats de la gauche.

Ainsi, alors que, en termes de proximité partisane, la gauche est aujourd’hui dominante en France (42 % des interviewés se déclarent proches d’un parti de gauche, 38 % de droite ou d’extrême droite), la droite l’emporte au jeu des présidentiables. En dépit des critiques adressées à une droite qui aurait laminé ses leaders, celle-ci présente, à deux ans de la prochaine échéance présidentielle, une offre de candidats jugée nettement plus crédible que celle de la gauche par rapport aux attentes de l’opinion.

Et une présidentielle est, aussi, une question de leadership.

Source: Yahoo.

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