Brésil, Hongrie, Autriche, trois scrutins, trois leçons…

Par UNI Archives

Le 13 septembre 2006 à 12h23

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Le week-end du 1er octobre 2006 a été riche en enseignements, alors que se tenaient simultanément trois élections majeures en Autriche, au Brésil et en Hongrie.

Les résultats au soir du dépouillement des scrutins dans ces pays si différents et pourtant si semblables en réalités, permettent de tirer trois leçons intéressantes pour l’avenir, en Europe comme ailleurs.

1. La vanité des sondages

La première des leçons est bien évidemment la confirmation de la vanité, ou de la nullité des sondages pré-électoraux. En Autriche comme au Brésil, les favoris ont été soit battus (SCHÜSSEL), soit mis en ballotage (LULA), alors que les derniers chiffres prévoyaient des victoires relativement confortables.

Les différents états-majors des candidats “futurs vainqueurs” se sont laissés griser par les chants fallacieux des sirènes sondagière, et, le moins que l’on puisse dire, est que les résultats ont été de vrais fiascos pour les deux hommes précités.

En Autriche, malgré un bilan économique et social satisfaisant, Wolfgang SCHÜSSEL a semblé se satisfaire des pronostics flatteurs, et ne s’est pas assez investi sur le terrain. Réélu avant l’élection, la déconvenue s’apparente à une vraie sortie de route.
Au Brésil, le “sauveur” des petites gens, orgueilleux au point de ne participer à aucun des meetings ou émissions de campagne, a loupé la réélection triomphale promise face à un adversaire peu connu mais besogneux, attentif à mener une campagne de terrain autour d’un programme réaliste.
Avec 48,6% des suffrages, contre 41,6% à son rival Geraldo ALCKMIN, le président Luiz Inacio LULA DA SILVA, porte-voix éraillé des alter- et des anti-, se retrouve contraint de redescendre de son piedestal, pour arpenter un pays qu’il semble avoir dédaigné. Dans le même temps, le parti du Président a essuyé, dans les différents scrutins locaux organisés en même temps, des défaites importantes : Le gouvernorat de Sao Paulo, état emblématique au Brésil et poumon économique, a basculé dès le 1er tour dans le giron du parti de droite, le PSDB, grâce à l’ancien rival de LULA à la présidence de 2002, José SERRA, qui a obtenu 58% des voix.

2. Le prix du mensonge

Le second enseignement de ces srutins simultanés est indiscutablement le prix exorbitant à payer par les candidats lorsque des scandales adviennent dans les campagnes. Au Brésil, l’affaire de la tentative de corruption orchestrée par des membres du Parti des Travailleurs du président LULA (pas impliqué directement), a pesé lourd dans le rééquilibrage des forces et la distribution des voix.
La Hongrie a connu ses premières émeutes depuis le retour de la démocratie en 1990, lorsque la télévision a diffusé les propos du premier ministre sortant GYURCSANY reconnaissant de nombreux mensonges sur la situation économique du pays. Les élections municipales désastreuses pour le gouvernement peuvent être interprétées, comme l’a d’ailleurs fait l’opposition de droite, comme un camouflet cinglant, et la sanction immédiate d’un comportement inadmissible. Reste à savoir si ces deux responsables candidats ou emblèmes de leurs partis tireront les leçons de leurs écarts, et si les corps électoraux finiront de sanctionner les caciques ainsi mis au ban.

3. La démocratie bien installée

Dans ces trois pays enfin, le déroulement des événements permet de tirer comme troisième leçon, l’installation définitive de la démocratie, dans des Etats, où, il y a peu de temps encore, la réalité démocratique pouvait être discutée, en particulier en Hongrie, ex-communiste et au Brésil, longtemps tenu par les juntes militaires.
Malgré les débordements divers et les scandales, la parole est restée aux peuples, qui ont utilisé le meilleur moyen pour punir les fautifs et les incompétents, le vote. L’Autriche a su se défaire des partis d’extrême droite tenus successivement par Jörg HAIDER, et les émeutes hongroises n’ont à aucun moment fait penser à une intervention quelconque de l’armée, alors que l’Histoire du pays avait été marquée par de telles extrêmités. Au Brésil, la volonté populaire de sortir de la corruption endémique afin de relancer la croissance économique écarte pour jamais l’éventualité de l’installation d’une république socialisante, encore promise par le leader LULA il y a dix ans.

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