Campus – Octobre 2003

Par UNI Archives

Le 6 octobre 2003 à 20h53

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Dix-huit mois après la réélection de Jacques Chirac à la Présidence de la République, quels souvenirs gardez-vous de votre fonction de directeur de campagne ?

De ces quelques mois d’activité intense, riches en rencontres et en émotions, je garde bien sur des souvenirs précis mais c’est plutôt l’ambiance générale qui reste en mémoire, les relations qui se sont nouées avec les personnes qui ont travaillé au succès de cette campagne. Cette période a aussi été un moment privilégié pour me plonger dans des dossiers d’importance nationale sur lesquels il a fallu prendre des engagements précis.

Quels regards portez-vous aujourd’hui sur la politique menée par le gouvernement : les orientations, l’agenda, le choix des réformes ?

Le gouvernement mène une politique courageuse de réformes qui évidemment ne peut pas plaire à tout le monde mais qui s’avère indispensable pour la France et les générations futures. Les circonstances économiques actuelles rendent cette dynamique difficile mais le gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN reste déterminé et je ne peux que l’encourager dans cette démarche.
J’aurais préféré que la réforme des retraites soit enclenchée plus tôt mais le principal c’est qu’elle ait abouti. Quant à la réforme de la sécurité sociale, elle risque d’être encore plus difficile, mais elle est d’autant plus indispensable que notre pays vieillit et qu’il ne serait pas correct envers nos enfants de leur faire porter tout le poids d’une situation que nous n’aurions pas voulu prendre à bras le corps faute de courage politique.

Au moment où s’ouvre le grand débat sur l’éducation nationale initié par Luc FERRY, quelles sont selon vous les principales réformes à apporter à notre système éducatif ?

Il faut que l’école retrouve sa fonction originelle : la diffusion du savoir. Les professeurs n’ont pas vocation à remplacer les parents dans l’éducation des enfants. Ils sont là pour les éveiller au monde qui les entoure et à les armer intellectuellement et manuellement afin qu’ils trouvent leur place dans la société. Cet apprentissage du savoir ne peut pas se faire sans discipline et sans le respect total des professeurs de la part des élèves et des parents.

Parmi les grandes actions déjà entreprises par le gouvernement, l’une d’entre elles est loin d’être achevée : la résolution de la question Corse. Vous sachant très lié à cette question, quelle est votre position sur ce sujet sensible ?

C’est vrai que la situation en Corse me tient à cœur. L’arrestation de l’assassin présumé de Claude Erignac est, je pense, de nature à faire comprendre qu’en Corse comme sur le Continent l’impunité n’existe pas. La situation est complexe et sensible mais tant que la violence ne cessera pas, aucune solution politique durable ne pourra être sérieusement envisagée, comme l’a montré malheureusement l’échec du référendum en juillet dernier.

Enfin, plus localement, vous savez que l’université du Havre est l’une des dernières universités créées en France et aussi l’une des plus petites. Quelle place lui accordez-vous dans le cadre de la politique éducative et culturelle de la Municipalité et quel avenir lui prédisez-vous ?

L’Université du Havre, voulue par toutes les composantes de la vie locale, a apporté un plus qualitatif à la ville et à son développement. Sa création tardive a constitué un handicap car des formations nombreuses et performantes existaient déjà à Caen et à Rouen et l’espace géographique havrais est plus limité que celui des autres universités normandes. Mais la Ville du Havre attache un intérêt constant au développement de son université comme en témoigne les orientations récentes en faveur de la création d’une nouvelle Ecole d’Ingénieur, en faveur de la relocalisation du laboratoire de mécanique des fluides et son extension et les autres projets défendus par l’Université et soutenus par la Ville. La Ville agit également pour mieux intégrer la communauté universitaire à la vie de la cité par de multiples actions (vélo, carte culturelle, …). Certes les effectifs de l’Université n’atteindront pas ceux de Rouen ou Caen, mais dans le cadre d’une coopération accrue avec les deux universités grand-mère et mère de celle du Havre, Le Havre est déjà et peut encore améliorer sa position dans des disciplines fortement professionnelles et innovantes comme le commerce international, la logistique, la rudologie, la maintenance industrielle, la sécurité industrielle et les langues vivantes. Dans tous ces domaines elle approche l’excellence alors que sa petite taille est un atout surtout en 1er cycle pour l’encadrement des étudiants et la prise en considération de leur personnalité.
En fait l’Université du Havre est condamnée à réussir et à constamment innover et tenter d’imiter les universités anciennes serait pour elle une erreur et une perte de substance. C’est pourquoi la Ville du Havre soutiendra énergiquement les projets innovants de l’Université et mettra tout en œuvre pour que le dialogue soit fructueux et efficace et pour que la communauté universitaire soit toujours mieux intégrée au développement de la cité et de son agglomération.

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