Cent millions de chrétiens vont vivre Noël sous surveillance

Par UNI Archives

Le 27 décembre 2009 à 10h37

Image Cent millions de chrétiens vont vivre Noël sous surveillance

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Un article de Jean-Marie GUENOIS du jeudi 24 décembre 2009, paru dans Le Figaro, décrit les conditions d’intolérance dans lesquelles les minorités chrétiennes vivent leur foi dans les Etats musulmans et en Chine.

On parle beaucoup de tolérance religieuse en Europe : en réalité, nos minorités devraient nous remercier d’être aussi ouverts d’esprit !… Moyen de relativiser en même temps les revendications de telle ou telle communauté… A quand la réciprocité ?


“Là, ils sabrent le champagne. Ici, ils sont dans la disette. Sur les deux milliards de chrétiens qui fêtent Noël ce soir -y compris les 215 millions d’orthodoxes, même s’ils le célèbreront le 6 janvier 2010- la mémoire de la naissance du Christ suscite une joie unique mais leurs situations politiques sur le globe parrcourent toute l’échelle de la liberté. Jusqu’à la privation.

Plus de cent millions de chrétiens, soit 5% d’entre eux, vont vivre en effet un Noël sous contraintes. Sans oublier que ce calcul ne retient que les pays où la restriction de liberté est visible avec son cortège de brimades publiques, d’emprisonnements ou de violences, à cause de la foi chrétienne. Il n’intègre pas des pays comme l’Arabie saoudite où toute célébration chrétienne est purement et simplement interdite et où bon nombre d’expatriés, philippins notamment, célèbre un Noël clandestin.

Pour inquiétant que soit le tableau au Soudan, en Irak, au Pakistan, et pour complexe qu’il soit en Chine, il faut relever des signes d’amélioration au Vietnam. Les catholiques y sont devenus la seule force de résistance au régime. Un gouvernement qui semble d’ailleurs vouloir composerpuisque des relations diplomatiques sont en vue avec le Vatican et l’on va jusqu’à évoquer un voyage du Pape… Améliorations sensibles, également, en Inde où, après une année 2008 dramatique, la situation s’apaise sauf dans les Etats où le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) -vitrine politique du mouvement extrémiste hindou- figure dans les coalitions de gouvernement.

Dans son message urbi et orbi, retransmis en mondovision, demain à 12 heures [vendredi 25 décembre 2009], BENOÎT XVI abordera sans doute l’une ou l’autre de ces situations. En attendant, beaucoup de regards se tourneront vers Bethléem mais aussi vers la Terre sainte. Mardi [23 décembre], le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad TWAL, y a présenté comme chaque année, son message de Noël.

Ce Jordanien, ancien archevêque de Tunis, que Rome a nommé à ce poste en 2005 pour arrondir les angles avec Israël après le rude patriarcat de Mgr Michel SABBAH, a toutefois présenté sans concession sa situation en Terre sainte. “Nos rêves d’une Terre sainte réconcilée semblent une utopie“, a-t-il lancé, parce que “nous tous, Palestiniens et Israëliens, avons échoué à faire advenir la paix“. Et d’énumérer une série de constats tout d’abord pessimistes : les Palestiniens “souffrent toujours de l’occupation, des difficultés économiques, de la destruction de maisons à Jérusalem-Est et de divisions politiques internes… Un an après la guerre, Gaza souffre encore du siège, des entraves à la liberté de mouvement, de la contamination de son eau douce et de la pollution de la mer par les eaux usées” ; Jérusalem, qu’il souhaite “une ville universelle pour les trois religions et les deux peuples” risque de devenir une “ville exclusive“, et le patriarche de déplorer les agissements récents de “Juifs fondamentalistes” ; les Israëliens, enfin, qui “vivent dans une grande peur, ce qui les empêche de prendre des décisions courageuses pour mettre fin au conflit“, se disant déçu par le “retard pris” pour “l’échange de prisonniers“.

Plus optimistes, il a tout autant insisté sur des perspectives d’espérance : “Le gel partiel de la construction de colonies et la suppression de plus de cinquante checks-points en Cisjordanie” ; un “pas en avant” pour “la liberté de mouvement des Palestiniens” ; le fait que les “Palestiniens expriment de plus en plus leur résistance de façon non violente” ; la “générosité de la communauté internationale” pour panser les plaies de la guerre à Gaza.

Bonne nouvelle, enfin, pour les habitants de Terre sainte dont beaucoup de chrétiens vivent du tourisme, “la venue massive de chrétiens en pélerinage“. L’année 2009, a souligné le patriarche de Jérusalem, “égalera l’an 2000“, pourtant année jubilaire de tous les records. Et de conclure en un clin d’oeil : l’annonce de la construction d’une clinique pédiatrique “Benoît XVI” à Bethléem !”

QUELQUES EXEMPLES :

1. Irak : est sans conteste le pays où les chrétiens, ou ce qu’il en reste, sont non seulement chassés par intimidation, mais aussi par attentat. L’année 2009 semblait plus clémente, mais cinq attentats en moins d’un mois contre des lieux de culte chrétiens à Mossoul démentent cette accalmie. Celui du 23 décmebre a fait un mort et six blessés. A cela s’ajoute la situation tragique de centaines de milliers de réfugiés chrétiens.

2. Soudan : même si les accords de paix prévoient des élections en 2010 et un référendum sur une éventuelle indépendance du sud du Soudan où vit la majorité des chrétiens et des animistes fa au nord musulman, les évêques catholiques sont très pessimistes sur les chances de paix. L’évêque auxiliaire de Khartoum, Daniel ADWOK KUR, a confié en avril que “le gouvernement est toujours concentré sur un processus d’islamisation“.

3. Pakistan : les chrétiens sont harcelés par la loi “anti-blasphème” censée protéger le Coran mais souvent prétexte à des violences. A Korlam, le 30 juillet dernier, des musulmans ont détruit une centaine de maisons et brûlés vifs dix chrétiens dont trois femmes et trois enfants.

4. Inde : ce sont les extrémistes hindous qui persécutent les chrétiens comme le dimanche 20 décembre à Gwallor. La situation a toutefois été plus calme en 2009. En 2008, 60 chrétiens avaient été assassinés dans l’Etat du Orissa.

5. Chine : Mgr John TONG TON, évêque du diocèse catholique de Hong Kong, a réitéré lors d’une visite à Pékin en septembre dernier son appel à libérer les membres du clergé emprisonnés. A commencre par Mgr Su ZHIMIN, évêque de Baoding, détenu depuis 1996 et dont on est sans nouvelles, Mgr Cosme SHI ENXIANG, évêque de Yixian, arrêté en 2001, ou Mgr Jia ZHIGUO, interpellé le 30 mars dernier. Sur le terrain, et malgré l’appel du Vatican à l’unité entre l’Eglise catholique officielle (contrôlée par le gouvernement) et l’Eglise clandestine, fidèle à Rome, la confusion est grande parce que la confiance n’existe pas. En mai, le diocèse catholique de Hong-Kong a manifesté pour le “respect de la liberté religieuse sur le continent“.

6. Israël : (Article de Marc HENRY, in Le Figaro du 24/12/09) Le père Noël n’est pas en odeur de sainteté auprès du Grand Rabbinat en Israël. Comme chaque année, les propriétaires d’hôtels, de restaurants et autres lieux publics ont été prévenus que mieux valait pour eux éviter d’utiliser des sapins, des chapeaux rouges et autres poupées en forme de père Nôël dans leur décoration à l’approche des fêtes de fin d’année. Cet avertissement a été assorti d’une menace à peine voilée. “Nous envisageons de rendre publique une liste des établissements qui passeront outre et d’appeler ensuite à les boycotter“, a affirmé à la presse Ofer COHEN, directeur du “lobby pour les valeurs juives” du Rabbinat.

Autrement dit, les restaurants contrevenants pourraient se voir retirer leur certificat de “cacheroute” délivré par le Grand Rabbinat, qui vérifie périodiquement que la cuisine répond aux strictes exigences des lois alimentaires du judaïsme. Se voir retirer ce précieux document pourrait contraindre des établissements, notamment à Jérusalem, à fermer leurs portes faute de pouvoir accueillir les juifs observants. A noter que l’offensive du Grand Rabbinat concerne également le réveillon de la Saint-Sylvestre, beaucoup plus fêté que Noël.

Sur le front diplomatique, les anathèmes lancés par le Grand Rabbinat ont provoqué cette année quelques remous. L’ambassade d’Israël au Vatican a reçu des appels d’ecclésiastiques, de médias chrétiens qui ont demandé quelques explications. Plus inquiétant : des membres du Congrès américain se sont adressé aux diplomates israéliens en poste à Washington pour exprimer leurs réserves, selon le quotidien Yédiot Ahoronot. Le dossier est ensuite monté “en haut lieu” au ministère des Affaires étrangères qui s’est adressé au Grand Rabbinat. Soucieux d’éviter une crise, son directeur général Oded WEINER a tenté d’arrondir les angles. Il a précisé que des fêtes de fin d’année pourraient avoir lieu dans des hôtels sans que leur certificat de “cacheroute” soit sur la sellette à condition que ces réveillons soient organisés dans des pièces fermées.

Détail curieux : le ministère israélien des Affaires étrangères n’a pas vraiement donné l’exemple dans cette bataille. Il s’est assuré comme chaque année que les milliers de diplomates en poste en Israël reçoivent un sapin avant l’arrivée du père Noël.”

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