Devoir d’étudiant I : Présentation commentée d’oeuvres de CHOPIN… (Musicologie)

Par UNI Archives

Le 29 août 2005 à 16h38

Image Devoir d’étudiant I : Présentation commentée d’oeuvres de CHOPIN… (Musicologie)

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Certains de nos adhérents et militants ont été amené à réaliser des travaux dirigés ou des devoirs au cours de leurs cursus qui se sont révélés être (et c’est tant mieux pour eux) d’excellents devoirs et travaux, pour lequels une note minimale de 15 leur a été attribuée par leurs professeurs.

Quelques soient les disciplines, il nous semble intéressant de donner en exemples certains de ces devoirs bien faits et bien notés, afin de montrer à nos jeunes étudiants ce que l’on peut attendre d’eux, et ce qui semble donner satisfaction.


CHOPIN : EXEMPLE DE NOTES INTRODUCTIVES
A L’ECOUTE D’OEUVRES CHOISIES

Note introductive aux Impromptus polonaises de CHOPIN : Impromptu en la bémol, Opus 29, Impromptu en fa dièse, Opus 35 ; Impromptu en sol bémol, Opus 51 ; Fantaisie-Impromptu, Opus 66 . Polonaise-Fantaisie en la bémol, Opus 61 Exécution par Arthur RUBINSTEIN.

Les « Impromptus polonais » n’offrent aucun caractère polonais particulier. Ils seraient à la rigueur polonais dans la mesure où l’on admettrait que toute la musique de CHOPIN est polonaise. Le terme d’ « impromptu » semble avoir été utilisé pour la première fois pour des œuvres de SCHUBERT, encore qu’il ne figure point sur le manuscrit autographe des quatre pièces d’opus 90 ; c’est vraisemblablement l’éditeur HASLINGER qui décida de les intituler « Impromptus ». Et SCHUMANN doute que ce soit SCHUBERT qui ait donné ce nom à la seconde série de l’opus 142. Le mot « impromptu » vient de l’adverbe ou de l’adjectif français signifiant « improvisé », sans préparation. Appliqué aux œuvres de SCHUBERT, CHOPIN, SCHUMANN, FAURE ou autres, il désigne une composition ayant un certain caractère d’improvisation, mais d’une forme plus claire que les « Fantaisies » des compositeurs antérieurs.

I. Les pièces

1. Le premier Impromptu de CHOPIN en la bémol, Opus 29, par exemple, est dans la simple forme ABA. La première section déverse ses triolets dans un filigrane typique de la manière de CHOPIN, et présente des détails harmoniques piquants tels qu’un ré naturel à la basse contre un mi bémol à l’aigu dans les fins de phrases. La partie médiane, indiquée « sostenuto », contient une ample mélodie embellie par des ornements d’une cadence.

2. L’impromptu en fa ‘dièse, Opus 35, est une composition plus vaste, plus dans la nature de la véritable improvisation. Après une figure d’entrée « ostinato » à la basse, la main droite joue l’une des plus belles mélodies de CHOPIN. Une brève transition conduit à une section en ré aux allures de marche qui s’achemine rapidement vers un fortissimo. Une brusque modulation ramène le ton en fa. Le passage de transition qui conduit à la marche conclut le morceau dans une atmosphère paisible, interrompue soudainement par deux accords fortissimo.

3. L’Impromptu en sol bémol, Opus 51, est le moins connu des quatre, sans doute à cause de sa difficulté. La figure d’entrée en triolets rappelle l’Impromptu en la bémol, mais tout se complique avec des doubles notes et un jeu de main gauche particulièrement redoutable. Le Trio en mi bémol mineur comporte une mélodie expressive à la basse et une figure d’accompagnement en triolet à la main droite.

4. Si l’ordre donné par CHOPIN de détruire plusieurs manuscrits après sa mort avait été suivi, le monde eut été privé de sa Fantaisie-Impromptu, Opus 66. Certains spécialistes estiment que le musicien considérait certaines de ses œuvres -de l’Opus 66 à l’Opus 74- comme inférieures aux autres. En ce qui concerne la Fantaisie-impromptu, il pouvait penser qu’elle offrait une trop forte ressemblance avec l’Impromptu opus 89 d’Ignaz MOSCHELES. En dépit des appréhensions de CHOPIN, la Fantaisie-Impromptu est devenue l’une des pièces favorites des pianistes et des auditoires. La figure de quatre notes qu’on joue avec la main droite au-dessus des triolets de la main gauche, pose des problèmes rythmiques et la formule de mouvement perpétuel ne saurait convenir qu’à des doigts très déliés.

5. CHOPIN était sérieusement malade à l’époque où il acheva la « Polonaise Fantaisie » en la bémol, Opus 61, ou Polonaise n°7, et c’est la dernière de Ses gratte composition pour le piano. Et pourtant, il n’y a aucune trace de fatigue dans cette musique. Elle a les vastes dimensions des Polonaises en fa dièse mineur et en la bémol, la liberté de forme, l’audace dans l’harmonie, une imagination qui va de l’introspectif jusqu’au grandiose.

Le titre complet de l’Opus 22 est « grande Polonaise Brillante précédée d’un Andante Spianato, pour piano et orchestre ». CHOPIN recueillit l’un de ses plus beaux succès de pianiste lorsqu’il l’interpréta lors d’un concert au Conservatoire de Paris en 1835. L’introduction Andate Spianato est une illumination venue après coup, une sorte de nocturne à 6/8 en sol et conduit directement aux tutti orchestraux qui commencent la Polonaise. La partie orchestrale est établie de telle manière que les quelques mesures indispensables sont ordinairement jouées par le pianiste, et l’ouvre est normalement exécutée en solo sans orchestre, comme c’est le cas dans cet enregistrement. La musique de la Polonaise est du CHOPIN de jeunesse, mélodieuse, franche, offrant des passages de grande dextérité et des effets sonores agréables.

II. Remarque sur la Fantaisie-Impromptu : un manuscrit inédit…

Dans cet enregistrement, il faut noter en particulier qu’Arthur RUBINSTEIN interprète la Fantaisie-Impromptu d’après un manuscrit autographe arrivé en sa possession en 1960, et qui est très certainement celui de la version finale définitive. Ce manuscrit porte l’inscription en français « Composé pour la baronne d’Este par Frédéric CHOPIN ». RUBINSTEIN pense que cette mention est plus révélatrice d’une commande exclusive rémunérée que d’une dédicace gratuite. La baronne d’Este dut avoir l’usage exclusif de la version car elle ne fut jamais publiée. Cette version diffère par de nombreux raffinements pianistiques et harmoniques de la version publiée après le mort de CHOPIN d’après un premier jet daté de 1834. Le manuscrit autographe détenu par RUBINSTEIN a été publié en 1962 chez SCHIRNER, Inc.

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