Entretien avec Jean-François Copé

Par UNI Archives

Le 10 janvier 2004 à 0h00

UNI

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Juris journal : Le Président de la République, en nommant le gouvernement RAFFARIN, l’a qualifié de « gouvernement de mission ». Quelles sont précisément les missions qui lui ont été assignées ?

Jean-François Copé : Notre objectif est triple. La mission prioritaire reste le rétablissement de l’autorité de l’État, en matière de sécurité intérieure, de justice ou de défense nationale. Nous nous sommes dans ce domaine retroussés les manches dès notre arrivée. En matière économique, nous devons faire en sorte que l’économie et l’idéologie divorcent enfin. Desserrer les carcans administratifs comme les 35 heures, baisser les impôts et les charges, c’est essentiel pour relancer la croissance et l’emploi durable. Enfin, nous sommes déterminés à faire preuve d’audace réformatrice car il est temps d’avoir enfin le courage de traiter des sujets trop longtemps esquivés, comme les retraites, la santé ou encore l’école. J’insiste sur la fait que ce Gouvernement de mission est aussi un Gouvernement d’action, ce qui signifie que nous avons dans tous ces domaines une obligation de résultats. C’est là-dessus que les Français nous jugeront.

Juris journal : Le premier objectif que s’était fixé le gouvernement était donc de restaurer l’autorité de l’État. Peut-on dire qu’il est aujourd’hui atteint ?

Jean-François Copé : Nous avons en tous cas le sentiment que les Français ont reçu le message de notre détermination, comme nous avions clairement entendu le leur en avril 2002, lorsqu’ils avaient manifesté leur exaspération devant l’impuissance publique.
En matière de police et de justice, une nouvelle organisation a été mise en place, avec des moyens sans précédent et des objectifs clairs, afin de répondre concrètement aux problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne de millions de Français, notamment les plus modestes. Les premiers résultats sont encourageants, mais nous ne devons pas baisser la garde, car c’est un combat difficile.

Juris journal : La situation internationale a récemment donné l’occasion à la France de faire entendre sa propre voix. Faut-il y voir la définition d’une nouvelle doctrine française sur la scène internationale ?

Jean-François Copé : La France défend une certaine conception du monde : un monde multipolaire, où la démocratie progresse, et où l’Organisation des Nations Unies joue un rôle capital pour gérer les risques de prolifération et les crises régionales. Mais la France doit aussi retrouver les moyens de faire entendre sa voix, et la loi de programmation militaire permettra à nos armées de retrouver les moyens d’assurer leurs missions de protection et de prévention des conflits.

Juris journal : Quels sont les chantiers qui vont retenir l’attention du gouvernement dans les prochains mois ?

Jean-François Copé : Nous voulons prouver qu’avec de la volonté et de la méthode, la réforme est possible en France. Nous avons commencé cette action avec la réforme des retraites, qui a été adoptée cet été. Pour l’avenir, le Premier Ministre a annoncé les grands axes de l’Agenda 2006, qui fixe à la fois un cap et une méthode de gouvernance pour les 3 années à venir. La méthode est celle d’une démarche en trois temps (diagnostic, dialogue, décision), qui a fait ses preuves avec la réforme des retraites. Dès cet automne, nous avons ainsi ouvert le grand débat sur l’école. Dans le domaine économique, nous chercherons à favoriser la création de richesses par la mobilisation des énergies, en poursuivant la baisse des impôts et des charges, et en réhabilitant la valeur travail.

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