Le débat lancé à tort ou à raison à propos de l’identité française a suscité toutes les passions imaginables et un questionnement plus approfondi que l’on aurait pu croire à priori.
Le présent auteur n’aurait pas cru que la question de l’identité française s’avèrerait si difficile à appréhender, ni que les réponses apportées à droite comme à gauche seraient si complexes, nuancées et/ou opposées.
Qu’est-ce qu’être Français ? Pour l’auteur du présent article, à cette question, il semblait qu’une réponse évidente pouvait être donnée. Etre Français en effet, ce devait être faire siens la langue, l’histoire, la culture, les traditions, l’art de vivre et ce je-ne-sais-quoi d’irrémédiablement “français” que les autres peuples, même s’ils nous envient ou nous moquent, désirent connaître et partager. Cet ensemble de richesses m’apparaissait comme constitutifs de cette “identité” acquise au jour le jour au sein de la société dans laquelle elles irradiaient naturellement il y a quelque temps encore, nous construisant sans que nous nous en apercevions, au contact de nos concitoyens, de tous ces individus réunis en ce peuple “français” par essence, par héritage et par adhésion…
C’est là que je me rends compte à quel point je suis naïf, malheureusement ! Car enfin, depuis combien de temps déjà ces fondements de notre cohésion sont-ils mis à mal ? La langue ? On lui conteste toute importance, on la maltraite, on ne l’enseigne plus qu’au hasard, avec dédain et en appliquant des méthodes contestables et peu efficaces. L’histoire ? Quand on l’enseigne encore, celle-ci, c’est pour nous convaincre de l’atrocité des agissements de nos ancêtres, ces dévôts, ces colonisateurs, ces exploiteurs, ces pollueurs, ces égoïstes ! Haro sur l’histoire, et oublions nos racines : seules restent nos tares, nulle beauté, nulle vérité, nulle bonté n’ont jamais été produites par la France ! La culture ? Malheureux inculte que je suis, cela fait belle lurette qu’elle a été mise au placard, cette scélérate, cette pourvoyeuse d’inégalités sociales, ce ramassis de valeurs bourgeoises, ces “beautés” dépassées : vive le tag, le rap, l’art contemporain, la médiocrité rassemblée dans des musées improbables, et surtout le relativisme du goût ou de ce qu’il en reste ! La culture, en particulier nationale, a disparu depuis longtemps des programmes scolaires et du quotidien : RACINE, BOILEAU, MONTESQUIEU, BIZET, MONET, APPOLINAIRE, ZOLA ou SATI ? Aux oubliettes !
Nos traditions alors, peut-être encore ? Que nenni, vieilleries poussiéreuses à remplacer illico presto par toutes ces nouvelles “tendances”, “modes”, “buzz” ou “avants-gardes” que l’on nous vend avec férocité : communions en coeur !
L’art de vivre tout de même ? Bah, fou que je suis, c’est oublier que l’hygiénisme est passé par là, et qu’il est très mal vu aujourd’hui de ne pas adhérer aux nouveaux préceptes de la table (de l’eau et du macro-biotique que diable !), de l’humour (de gauche, exclusivement, à droite on ne rit pas c’est connu -et surtout de l’humour pas machiste, chauvin, grivois, jubilatoire : bref, l’humour “chiant” mais irréprochable, politico-compatible, lisse…), de la galanterie (la femme est l’égale de l’homme ? Ok, donc la porte dans la figure, la dispute jolîment virile, l’addition divisée et les manières dans les limbes : des brutes peut-être, mais insoupçonnables de discrimination !) et de la politesse (horreur encore : pourquoi être poli quand tout est dû, quelque soit son attitude, ses mérites et ses défauts -la politesse est l’apanage des faibles, seule la morgue vaut quelque chose de nos jours !)…
Donc je me suis bien trompé en pensant que la notion d'”identité française” coulait de source : il faut réfléchir et réfléchir encore puisque tout ce qui naturellement assurait l’assimilation de tout un chacun a été remis en cause et déclarés obsolètes. Il est certain qu’alors la question de l’identité française doit être étudiée sérieusement, comme un objet froid, abstrait, rationnel, dépassionné… Au point que le sujet devient ennuyeux, presque “universitaire”, c’est-à-dire quasiment anachronique.
D’ailleurs n’est-ce pas ce que soutiennent les différentes composantes de la gauche, qui crient au complot crypto-fasciste. “Identité française”, cela sent un peu le “travail, famille, patrie” du vieux PETAIN, ne trouvez-vous pas ? Ce serait assez drôle en effet que, comme à l’époque des LAVAL, DEAT, DORIOT, etc, tous anciens socialistes devenus fieffés collabos, un BESSON, ancien socialiste lui-même et accusé par la gauche dépitée de “trahison”, entreprenne justement de remettre au goût du jour l’ensemble des valeurs évoquées plus haut, et injustement rejetées ?
Cette accusation facile, si usée qu’on se demande comment on peut encore l’utiliser, est la seule réponse que nous donne les partis de gauche, en prétextant que cette interrogation allait immanquablement réveiller les “vieux démons”. Mais n’est-il pas tragique plutôt qu’il soit nécessaire de s’interroger sur notre identité, parce qu’on aurait incessamment entrepris de l’insulter, de l’abaisser, de la relativiser, au point que plus personne ne puisse la définir avec clarté, justesse et évidence, sans contestation possible.
Il est dit par certains, que l’identité ne peut être qu’individuelle, strictement personnelle, et forcément unique, inconciliable avec celles des autres individus. D’autres affirment que l’identité nationale est incompatible avec l’évolution de la société française, de plus en plus “métissée”, “européenne” et/ou “mondialisée”. Les peuples étant voués à se mélanger et à disparaître inéluctablement, l’identité nationale n’est plus qu’une vieille chose à oublier, ou à étudier comme une archéologie ! D’autres encore croient bon de dire que, au motif que la discussion risquerait de stigmatiser les nouvelles populations installées sur le territoire national (maghrébines et noires surtout, musulmane en majorité), il ne faudrait pas aborder la question, de peur de voir surgir tous les xénophobies, racismes, antisémitismes ou discriminations existant dans l’opinion publique.
Tout cela est absurde, tous ces arguments sont secondaires ou accessoires en réalité, car ils occultent ou essaient d’occulter le problème central apparu au sein de la société française, qui est celui de l’évolution éthnique, culturelle, cultuelle et sociale de notre pays au fur et à mesure de l’arrivée de populations exogènes qui, elles, demeurent tout à fait conscientes de leurs “identités” d’origine, de ces identités qu’elles revendiquent, essentiellement musulmanes, y compris chez nous et parfois, en opposition ouverte avec l’ensemble identitaire majoritaire français. De là l’émotion suscitée par l’apparition des voiles à l’école en 1989 ; la montée du FN dans les années 1980 ; la suspiscion vis-à-vis des populations maghrébines depuis 2001 ; le rejet clair des burqa et niqab introduites par quelques militantes zélées de l’islamisme ; l’incompréhension des usages cultuels musulmans.
On pourra remarquer au passage que les réactions ne sont absolument pas les mêmes vis-à-vis des populations originaires de Chine, d’Indochine, des pays d’Europe de l’Est ou d’Amérique du Sud : soit celles-ci se fondent dans le moule majoritaire (puisqu’elles en partagent l’essentiel de l’héritage), soit elles se font discrètes (tout en développant des marginalités et des comportements parfois criminels importés de leurs pays…).
En réalité, deux causes expliquent que soient à ce point mis à l’écart les populations immigrées musulmanes : notre école a fait faillite et a renoncé à transmettre nos valeurs, idées, connaissances, langue, traditions et code de conduite ; à la sortie, cette faillite se traduit mécaniquement par une mise à l’écart économique, culturelle et sociale de ces populations, des parents comme des enfants, pourtant nés sur notre sol, mais qui continuent à se ressentir exclus et méprisés.
Pour être heureux et fier d’être français, comme le présent auteur, il faut donc que l’ensemble de la société soit débarrassée des causes de trouble de son identité, c’est-à-dire, à la fois des discours actuels qui minent constamment ses fondements (langue, histoire, culture, traditions, etc.) et des problèmes scolaires, économiques et sociaux qui favorisent l’émergence de mécontentements, d’incompréhensions et de rancoeurs. Au contraire de l’actuel discours qui veut que, dans notre pays, rien ne puisse être réformé, modifié, amélioré ou refondé pour rendre l’espoir aux Français quels qu’ils soient, il faut affirmer sans cesse que, au contraire, notre pays, notre société, notre nation, sont synonymes de chances, de réussites, de fierté, d’épanouissement et d’opportunités. Ce sont là des thèmes et des propositions que notre Mouvement n’a jamais cessé, lui, de répéter depuis quarante ans. Si l’on s’appuie sur l’Homme, ses dons, ses qualités et ses mérites, et que cela est donné à chacun en France, alors et de plus en plus ce sera l’ensemble de la population française, quelques soient ses origines, qui sera HEUREUSE ET FIERE D’ÊTRE FRANCAISE !
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