Impromptus sur l’actualité générale (VIII) : Europe, école et compétition économique…

Par UNI Archives

Le 26 mars 2007 à 16h18

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Alors que la campagne électorale française bat son plein et que les observateurs étrangers spéculent pour savoir qui de BAYROU et ROYAL sera opposé à SARKOZY au second tour de l’élection présidentielle, l’Europe sous perfusion depuis le référendum perdu de 2005 célèbre le cinquantième anniversaire du Traité de Rome.

On ne peut pas dire que ces festivités transpirent l’enthousiasme, car le double séisme du non franco-hollandais continue de produire des effets en répliques. Depuis lors, en effet, la diplomatie commune est au point mort, les Etats-Uniens n’hésitant plus à passer des accords bilatéraux avec des membres de l’Union en snobant ouvertement les institutions communes ad hoc. Et les désaccords économiques se multiplient, les partenariats industriels et les positions communes devant l’O.M.C. battent de l’aile au vu et au su de tous nos concurrents bien contents de notre déconfiture actuelle.

Il faut dire que le moteur habituel de l’Union, le couple franco-allemand, déjà hoquetant sous le couple SCHROEDER-CHIRAC, a basculé dans la crise maritale avec l’arrivée d’Angela MERCKEL. Vigoureusement ébranlée par le non populaire français, la relation privilégiée historique s’est banalisée, et les Alemands, suivant des intérets bien compris, ont multiplié les relations et les partenariats alternatifs : Royaume-Uni, Pologne, Rèpublique Tchèque et Italie ont développé en trois années très actives des stratégies communes qui, bien souvent, sont contradictoires avec les anciennes complicités franco-allemandes. Il fallait combler le vide français, et les Allemands ont démontré tout leur savoir-faire dans cette situation bien préjudiciable à la France. Le président du groupe allemand C.D.U. au Parlement européen n’a-t-il pas posé la question de l’adhésion de notre pays à l’Union dans le cas où nous nous obstinerionsà ne pas adopter le Traité constitutionnel tel que déjà ratifié par quatorze membres ?

C’est la première fois, c’est surtout un tabou historique ainsi dépassé ! Et de la part d’un Allemand c’est dramatique car révélateur de la perte d’estime qui frappe notre pays ! Et aucun de nos candidats ne soulève la question, ne s’émeut, ne propose quoi que se soit pour rendre à la France une voix claire, précise, réaliste et cohérente dans le concert européen. Quand on voit ROYAL parler d’imposer à vingt-six Etats hostiles un nouveau texte qu’ils n’imaginent meme pas discuter ! Risible et déprimant !

Pendant ce temps-là, des officines privées, l’office européen des langues et de nombreux linguistes, industriels et responsables économiques s’inquiètent du recul général de l’apprentissage des langues étrangères en France, tant en quantité, en diversité qu’en qualité, c’est-à-dire en maitrise effective des langues étudiées ! Nous sommes, là aussi, parmi les derniers de la classe européenne, devant les Anglais (bien aises de profiter de la position privilégiée de leur idiome) et les Grecs…

Cette pénurie de polyglottes a des conséquences énormes, néfastes et générales sur notre compétitivité : marchés mal définis, contrats mal rédigés, collaborateurs polyglottes introuvables, méconnaissances des usages et traditions étrangères et morgue inutile sont quelques-uns des handicaps relevés par ces observateurs attentifs de la stratégie commerciale française.

Faut-il s’étonner alors, selon le MEDEF, des nombreuses défaites commerciales subies depuis cinq à six ans, et qui expliquent aujourd’hui le trou à l’export de notre pays ? Trou, car la situation ne s’annonce pas meilleure pour les trois à quatre années prochaines, vu le retard accumulé… Reprendre les marchés perdus coutera infiniment plus cher que si nous avions su les conserver intelligemment !

Les analystes n’oublient pas de mettre au piquet notre système scolaire qui accouche de classes de nouveaux diplomés trop scolaires, peu dégourdis et souvent, de moins en moins bien formés par rapport aux salariés potentiels étrangers, en particulier venant des pays émergents…

Evidemment, on se rassurera en considérant que nombre de ces spécialistes sont anglo-saxons, assez peu francophiles, et parfois contents de pouvoir nous brocarder. Mais la concordance des analyses anglophones, européennes et françaises, patronales comme syndicales, soulève la juste question de la compétitivité de l’école française considérée dans son ensemble, du primaire au supérieur.

Que les linguistes, les pédagogues objectifs, les économistes et les analystes industriels ou financiers s’accordent sur le meme constat, cela fait beaucoup de monde, et le doute doit s’installer, y compris chez les sceptiques par nature !

Qui, dans cette campagne, soulève ces problèmes ? Notre nombrilisme chauvin amène les candidats à ne faire que de la politique à la petite semaine, car, s’adressant à une majorité d’électeurs peu ou prou formés aux problèmes économiques, ou, s’ils le sont, endoctrinés par l’anti-libéralisme primaire des bobos médiatiques, il n’est électoralement pas payant de faire preuve de réalisme et de proposer les vraies mesures de bon sens indispensable.

Em espérant que, notre candidat une fois élu, celui-là saura combattre les vieilles lunes et remettre le pays à l’endroit, y compris en Europe, par l’éducation, pour la nation !

Ph. MOREL

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