Impromptus sur l’actualité générale (XII) : participation, résultats et perspectives du second tour…

Par UNI Archives

Le 25 avril 2007 à 16h14

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Le premier tour de la Présidentielle 2007 est passé et les résultats sont riches d’enseignements et de perspectives, qui peuvent et doivent éclairer le second tour, et qui influenceront très certainement les législatives de juin prochain.

1. Les résultats

> La participation

Comme presque tous les observateurs français ou étrangers, le premier élément remarquable de ce premier tour passionnant est le taux de participation record à ce scrutin : 83,78% (chiffres du ministère de l’Intérieur du 23.04.07).

Cette mobilisation des citoyens illustre de façon éclatante le regain d’intérêt pour la chose publique et la volonté des Français de départager clairement les candidats susceptibles d’accéder au second tour. Les assistances nombreuses aux différents meetings et rencontres électorales avaient donné le signe précurseur de cet engagement civique renouvelé.

> La répartition des voix

Avec une participation élevée, les scores clairs et la concentration sur les candidats sérieux ont écarté tous les candidats farfelus ou discrédités, ainsi que l’ancien duelliste de 2002, Jean-Marie LE PEN, dont on peut dire aujourd’hui qu’il est arrivé en fin de carrière politique.

Les partis d’extrême gauche ou de gauche anti-libérale n’ont pas renouvelé leur très bon score cumulé de 2002, et on doit noter (avec plaisir…) la mort électorale du P.C.F., aux ridicules 1,93%. C’est la L.C.R. et son postier sympa, Olivier BESANCENOT, qui tire le mieux son épingle du jeu, avec 4,08% et un leadership de fait à la gauche du P.S. Les Verts (1,57%), LAGUILLER (1,33), BOVE (1,32%) et SCHIVARDI (0,34%) ferment le ban et n’offrent qu’une minuscule et incontrôlable réserve électorale à Ségolène ROYAL, tant la composition hétéroclite de ces éléctorats est difficile à analyser…

A la droite du candidat de l’U.M.P., deux échecs sont à relever : d’une part, LE PEN et le Front National retrouvent leur niveau de 1984, année de leur avénement sur la scène politique de premier plan, en même temps que cette échéance marque la fin de carrière du vieux tribun (78 ans). Sauf à vouloir s’obstiner sans raison ni perspective valable, en 2012, le F.N. présentera un nouveau candidat… D’autre part, Philippe de VILLIERS ne réussit pas à capitaliser sur son nom ni les déçus du F.N. ni les opposants au Traité constitutionnel issus de droite, qui ont tous jugé plus utile de voter dès le premier tour pour le seul candidat en position de force, Nicolas SARKOZY.

Celui-ci arrive en tête avec 31,18% des voix, en faisant le plein des voix de son parti et en ayant réussi à rassembler sur son nom une frange importante des électeurs du F.N. ou du M.P.F., surtout intéressés à empêcher l’élection d’un candidat de gauche. La réaffirmation des valeurs de la droite enfin décomplexée a séduit et convaincu ceux pour qui la France et le concept de nation avaient encore un sens.

En face, avec 25,87% des voix, Ségolène ROYAL réussit le pari de qualifier son camp pour le second tour, afin d’effacer l’humiliation du 21 avril 2002. Cette première victoire est acquise en obtenant par ailleurs un très bon score au-delà des 25%, score significatif en ce qu’il reflète sa bonne campagne auprès de ses électeurs naturels.

Le cas de François BAYROU (18,57%) est l’événement et l’inconnu de ce premier tour. Ce résultat excellent pour le chef du centre français est obtenu après une campagne originale et très novatrice dont le slogan principal était l’envie de nouveauté et la volonté de créer une voix médiane entre les droite et gauche traditionnelles. Au total, ses électeurs ont pu venir de l’aile sociale-démocrate du P.S. comme de l’aile centriste de l’U.M.P., l’électorat habituel de l’U.D.F. (6 à 7 points) se révélant fidèle à son chef.

2. Perspectives du second tour

Ce poids de François BAYROU va être l’une des clefs du scrutin du 6 mai 2007 : quelle sera sa position, quelle sera la réaction de ses électeurs ? Qui sont-ils d’ailleurs, plus ou moins à gauche ou à droite, plus ou moins opposés à tel ou telle finaliste ?

Il semble que l’on puisse établir un quasi équilibre entre ses électeurs issus de la gauche et de la droite, de telle sorte que ces 18,57% devront être emportés par l’un ou l’autre camp en réussissant à démontrer une ouverture et une correspondance suffisantes entre le discours des uns et de l’autre. A Nicolas SARKOZY, notre favori, de réaffirmer que les valeurs portées par François BAYROU, sont en réalité bien mieux défendues par lui que par Ségolène ROYAL, dont les déclarations d’avant premier tour avaient été catégoriquement hostiles à toute alliance stratégique avec le chef de l’U.D.F.

Ce sera l’un des enjeux de cet entre-deux tours, mais pas le seul : il faudra convaincre aussi tous ceux qui avaient pu faire un autre choix, ou les abstentionnistes (15%), de voter à droite, afin de porter au pouvoir le tenant du seul programme nécessaire à rénover la France.

P. MOREL

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