La fin du concours d’entrée à Sciences Po : la réforme des admissions est en marche.

Par UNI Archives

Le 25 juin 2019 à 15h22

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Depuis sa création la spécificité de Sciences Po était le mérite et l’égalité des chances face à un même examen d’entrée pour tous. Depuis quelques années déjà, Sciences Po tentait de niveler son niveau par le bas en imposant des quotas d’étudiants prioritaires issus de zones identifiées comme désavantagées. SciencesPo franchit une nouvelle étape qui signe la fin de son excellence : la suppression de l’examen écrit et l’intégration de Parcoursup comme n’importe quelle université. Aujourd’hui, ce qui restait d’un grand établissement s’effondre au profit d’une normalisation assourdissante.

La suppression de l’examen écrit est le signe sans conteste d’un nivellement par le bas souhaité par cette institution. Comment sélectionner ses étudiants sans critères objectifs ? On ne sélectionne pas, on choisit. Cette réforme cherche en effet à constituer sa communauté étudiante en choisissant des profils issus seulement de certains milieux.

Sous couvert de simplification, de lisibilité et d’équité de procédure, on choisit des idées et des Hommes bien-pensants. SciencesPo s’assure que ceux qui s’engageront dans la procédure d’admission auront les pré-requis pour devenir de bons petits soldats du politiquement correct. C’est la priorité aux minorités qui est voulue par Sciences Po. Cette école ne cherche plus à former les cadres d’un pays en suivant une logique d’ouverture et de méritocratie mais à mouler des esprits dans une même cire.

Autre bras armé de cette réforme : les campus en région qui ont vocation à accueillir plus d’étudiants. Cependant, ces-derniers manquent cruellement de moyens et les structures d’accueil ont déjà plus qu’atteint leurs capacités. Il y a là un déficit de prévoyance en termes de ressources humaines et de moyens.

De plus Sciences Po, sur le sujet des territoires, cultive une réelle ambiguïté. Alors que depuis près de cinq ans le déplacement du Collège universitaire de Paris à Reims est annoncé, celui-ci n’est toujours pas effectif. Aujourd’hui, une vision quantitative au détriment du projet pédagogique initial renaît.

Au-delà de l’idéologie, il convient également de soulever la partie financière de cette réforme. En effet, l’image de Sciences Po est aussi bradée pour équilibrer les comptes de l’école. Il faut assurer 30% de boursiers pour continuer de toucher les subventions de l’État.

L’avenir de l’enseignement à Sciences Po et l’attractivité de cette institution ne doivent pas passer par des gains de places dans les classements internationaux, ni par une normalisation des diplômés, mais par une revivification des programmes et de l’objectif pédagogique de cette école. Sans cela c’est condamner la réflexion et l’intellect à passer au second plan. C’est aussi fabriquer des élites uniformisées à l’image du marché : interchangeables.

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