La hiérarchie des importances, le vide des manifestations…

Par UNI Archives

Le 19 octobre 2007 à 14h23

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Voilà donc le 18 octobre passé : résultat ? Nicolas et Cécilia ont divorcé ! La belle affaire… Plus essentielle évidemment, la journée de mobilisation des salariés des principaux services et administrations publics a démontré s’il le fallait encore la séparation béante qui existe aujourd’hui entre un secteur public et un secteur privé évoluant dans des sphères fondamentalement différentes.

La défense des droits acquis et des régimes spéciaux n’est bien sûr qu’un prétexte pour les syndicats majoritairement de gauche permettant d’attaquer un gouvernement de droite que l’on espère résolu et combatif. Les questions de pénibilité et de grilles salariales défavorables ne sauraient faire oublier le confort de ces salariés aux emplois garantis ou très protégés. Les conditions de travail s’étant améliorées depuis quarante ans, il serait difficile de tirer une larme aux usagers à l’évocation de la prime d’escarbille ou de renouvellement des chausses. Les âges de retraites exceptionnellement précoces, les modalités de calcul des pensions si favorables, les nombreux services et moyens mis à disposition des actifs ou des retraités de ces entreprises et services, sont autant d’avantages auxquels rêveraient bon nombre de salariés du privé, mais que seul l’Etat dans sa grande mansuétude a les moyens de fournir.

La pénibilité de l’emploi est brandie comme l’argument ultime des cheminots : argument fumeux, à peine valable pour les personnels d’entretien des matériels et des voies aux horaires effectivement très flexibles et contraignants, mais qui ne saurait être retenu à propos des personnels administratifs ou roulants. Car les locomotives d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles d’hier, et l’informatisation des dispositifs et des matériels allège considérablement le travail des cols blancs de la SNCF ou de la RATP…

A l’instar du régime des intermittents du spectacle, qu’il faudra bien aligner lui aussi (franches parties de rigolade en perspective !), la majorité des régimes spéciaux sont déficitaires et devenus injustes. Il faut donc avoir le courage de réformer.

Et franchement, par rapport à 1995 et la tentative d’Alain JUPPE (trop en avance sur son temps ?), l’ambiance, les mentalités et la réalité ont profondément changé. Le signal du 6 mai dernier a décrispé le débât et proposé une plage de tir suffisamment importante avant les élections des municipales en 2008 pour réussir les grandes réformes dont notre pays a besoin. Sans avoir besoin de chiffons rouges ni de poudres de perlimpinipin, le sujet est assez fort et les projets crédibles pour rallier à lui les Français. Et les sondages le prouvent à une écrasante majorité (69%, IPSOS du 19.10.07).

Voyons les cortèges : vieux syndicats essouflés, côteries dépassées, agitateurs engraissés et politicards magouilleurs ont défilé hier, comme tant de fois déjà auparavant, dans le seul but de conserver leurs petits fiefs et leurs juteux avantages. Chaque régime spécial est un office aux rentrées lucratives, et les branches de la Sécurité Sociale des niches douillettes dont aucun des locataires actuels ne voudrait être délogé. Sauf si l’Etat, gentil Syndic, soutenu par le proriétaire enfin vigilant (les Français) décidait de rentrer et les charges et les loyers impayés !!!

P.MOREL

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