La vérité en face

Par UNI Archives

Le 8 juin 2010 à 10h58

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La vérité est comme le soleil : il est difficile de la regarder en face. Sans parler de nos existences individuelles, où nous trouvons souvent de bonnes raisons pour la contourner par de petites lâchetés quotidiennes, nous voyons que, dans la vie publique, elle est de plus en plus mise à mal.

Comment ? Principalement par la mise à l’Index, de fait, de sujets dont il est presque interdit de parler, ou, plus souvent encore, dont il est impératif de ne parler qu’en termes convenus, en louant ceci, en condamnant cela ou en faisant allégeance à l’interprétation labellisée de notions qui, autrement, risqueraient de s’égarer hors des chemins balisés. Mais s’il existe des sujets à risques, il existe aussi, à l’inverse, des opinions qu’il faut obligatoirement professer. L’ensemble constitue le « politiquement correct ».

On commence à avoir une vue assez juste du phénomène, qu’il suffit donc d’évoquer par quelques exemples. Ainsi, on a le droit, et presque l’obligation, de parler de l’enseignement, mais à condition de poser comme postulat que tous les enfants ont des aptitudes égales à poursuivre des études et que l’objectif de l’enseignement est non pas de transmettre des connaissances, mais d’assurer l’égalité entre tous. On oublie d’ailleurs de nous expliquer comment, en ayant au départ des individus tous égaux et en tendant en permanence à garantir l’égalité, on arrive finalement à produire tellement d’inégalités, qu’il est de bon ton de déplorer. On peut aussi parler d’immigration, mais en ayant soin d’éviter toute sorte de pièges. Pour se donner bonne conscience, on peut dire qu’il faut agir contre l’immigration irrégulière, mais à condition d’affirmer aussitôt que l’immigration, dans son ensemble, est pour la France une chance et une nécessité. Il est en tout cas strictement interdit d’établir des distinctions parmi les immigrés, surtout si vous laissez entendre qu’il est plus facile d’avoir affaire à des Portugais qu’à des Maghrébins : vous seriez soupçonné de viser sournoisement une certaine religion. Si vous n’êtes pas suicidaire, vous éviterez donc soigneusement d’employer le terme d’islam ou, en cas de nécessité absolue, vous proclamerez haut et fort que c’est une religion de paix et de tolérance.
Si vous êtes un esprit positif, vous éviterez les sujets qui fâchent et vous démontrerez votre conscience citoyenne en vous réfugiant dans la tiédeur du consensus. L’écologie semble être un article de base et vous ferez toujours bonne impression en énumérant vos gestes écolos : n’hésitez pas à détailler le contenu de vos poubelles en montrant avec quel soin vous pratiquez le tri, le seul domaine où il soit bien vu d’être sélectif. Mais tenez-vous au courant de l’actualité : le réchauffement climatique perd du terrain, soyez donc prêt à toute éventualité, peut-être à sonner le tocsin pour annoncer la menace d’une nouvelle ère glaciaire, catastrophique pour notre chère et malheureuse planète.
Sur le terrain éthico-sociétal, vous ne manquerez pas de réclamer des mesures pour faire respecter « la diversité », ce qui ne vous empêchera pas de prôner non moins vigoureusement le métissage. Si un mauvais esprit vous demande comment vous conciliez les deux termes, qui semblent quelque peu contradictoires, n’entrez pas dans cette discussions piégée : répliquez que de tels propos insinuants ont quelque chose de fasciste (un peu désuet), de populiste (plus récent) ou, mieux encore, qu’ils dégagent des relents nauséabonds, cet adjectif étant très mode depuis quelque temps sur de tels sujets.
Bien entendu, sur toutes ces questions, vous choisirez votre vocabulaire avec soin. Vous éviterez surtout d’appeler un chat un chat et vous n’emploierez que des termes estampillés dont les lignes qui précèdent ont donné quelques échantillons.
Voilà donc à quoi est soumis le peuple qui, jadis, ou peut-être même naguère encore, prétendait au titre de peuple le plus spirituel de la terre. Comment a-t-on pu en arriver là ?
En fait, tous les moyens déployés visent à briser nos ressorts, de membres d’une civilisation millénaire, brillante et rayonnante et ils s’apparentent tous par quelque côté à l’intimidation, à la peur : peur des maladies ravageuses, toujours aux aguets, peur que le ciel nous tombe sur la tête avec ses nuages volcaniques, peur de la pollution, présente dans tous les recoins de notre environnement, peur de notre nourriture, presque toujours empoisonnée, peur enfin, et surtout, de nous élever contre le « politiquement correct », en encourant éventuellement les condamnations judicaires ou en tout cas les foudres de grands prêtres de la bien-pensance. L’objectif est que nous nous sentions tous coupables et menacés.
Dans cette situation, que faire ? Deux grandes voix venues de l’Est nous ont donné la recette, il y a quelques décennies déjà, en termes si simples qu’ils semblent relever de l’évidence. L’une, dans une formule restée célèbre, nous a exhortés à ne pas avoir peur. L’autre nous a rappelé que la vérité n’est pas seulement une obligation morale, mais que, pourvu qu’elle soit proclamée ensemble par tous ceux qui en ressentent en eux les exigences, elle possède le pouvoir libérateur incoercible de faire éclater les carcans dans lesquels on prétend nous enfermer.
Tel est donc aujourd’hui notre rôle, disons même notre fonction : d’abord regarder la vérité en face, c’est-à-dire non pas seulement l’enregistrer, la constater, la décrire, mais aussi l’affronter et relever les défis qu’elle nous pose. C’est un combat que nous avons à mener à son service.
Dans ce combat, quelle est la situation sur le terrain, quel est l’état des forces en présence ? A première vue, nous pourrions être tentés de renoncer d’avance à tout espoir. Pour nous en tenir aux gros bataillons, n’avons-nous pas contre nous la plus grande partie des médias, de l’enseignement, voire de la justice, c’est-à-dire des agents d’influence les plus puissants qui servent à façonner une société ? Si nous considérons l’évolution au cours des dernières décennies, ne voyons-nous pas le territoire de la liberté d’expression se rétrécir comme peau de chagrin ?
C’est vrai si l’on s’en tient à une photographie, forcément statique, de la situation présente. Mais l’expérience historique déjà longue de l’UNI nous permet de dire que ce qui compte, c’est le sens du mouvement, et d’abord sa pointe. Or, aujourd’hui, bien des indices nous permettent de dire que nous avons touché le fond et que le mouvement est en train de se renverser en notre faveur.
Pour l’instant, ce contre-courant est encore en partie souterrain. On le décèle déjà dans les conversations, où se manifestent de plus en plus la conscience d’une sensation d’étouffement et la volonté de faire éclater les carcans. Mais de plus, il apparait au grand jour quand l’occasion se présente. C’est ainsi, par exemple, que le débat sur l’identité nationale a dépassé de loin les limites que l’on comptait lui assigner et a révélé l’existence en profondeur, dans la conscience des Français, de fortes inquiétudes, mais aussi d’un attachement viscéral aux valeurs et aux réalités de la civilisation française.
La fonction de l’UNI aujourd’hui est conforme à sa vocation permanente : regarder la vérité en face sous tous ses aspects, c’est-à-dire alerter sur les dangers, mais aussi détecter les réels motifs d’espérer. Cette fonction, c’est aussi de clarifier et d’orienter les idées et les actions qui se dégagent de cette situation qui est forcément, au départ, intellectuellement confuse.
La fonction de l’UNI, c’est aussi, et ce sera plus que jamais, de fournir, dans la mesure de ses moyens, des armes et des munitions pour le combat que nous avons défini. C’est dans cet esprit que nous lançons une collection de fascicules sous le titre général « La vérité en face ». Chaque fascicule traitera d’un sujet précis, par exemple l’enseignement, l’immigration, l’écologie, etc., et l’ensemble fera apparaitre les traits saillants de la situation présente et les actions à mener pour la faire évoluer dans le bon sens.
De même que les difficultés ne nous ont jamais découragés, l’espoir qui se fait jour ne doit pas nous endormir. Il dépend en partie de nous que cet espoir se concrétise ou qu’il aille se perdre dans le vaste cimetière des occasions manquées.

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