Le campus Croix-Rouge reste bloqué : 8ème jour !

Par UNI Archives

Le 7 novembre 2007 à 16h22

Image Le campus Croix-Rouge reste bloqué : 8ème jour !

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De mémoire d’universitaire champenois, jamais assemblée générale n’a rassemblé autant de monde. A vue d’œil, ils sont près de 2.000 hier vers 12 h 30 quand débute la troisième AG rémoise depuis le début de la grogne contre la loi Pécresse d’autonomie des universités.
Exceptionnellement, le rassemblement se tient dans le grand gymnase de Croix-Rouge. La semaine dernière, près de 900 étudiants s’étaient entassés dans un amphi. Sécurité oblige, la présidence de l’université a autorisé l’ouverture de l’équipement sportif. Judicieuse idée car visiblement, pro et anti-blocage ont battu le rappel. Les bataillons des « pro » derrière l’Unef, ceux des « anti » derrière de rares militants de l’Uni (la droite universitaire) qui a envoyé, de Paris, un représentant national pour expliquer le bien fondé de la réforme.

« Idées préconçues »

Détail inédit : entre deux et trois cent étudiants en médecine ont fait le déplacement, alors que leur campus n’est pas concerné par le blocage. De mauvaises langues assurent qu’ils sont là pour faire pencher la balance en faveur des anti-blocage. Les intéressés s’en défendent. « On veut simplement ne pas courir le risque d’une fermeture administrative qui interdirait l’accès à tous les campus, y compris médecine », explique un étudiant.
A la tribune, un militant de l’Unef assure que « médecine n’est pas et ne sera pas bloquée ». Un autre exhorte l’assemblée à choisir « entre la démocratie et la violence », conséquence, selon lui d’une éventuelle occupation « sauvage » de la fac en cas de fermeture administrative. Et donc d’une possible intervention de la force publique pour y mettre bon ordre.

Double vote

Sur le fond, la loi Pécresse continue de faire débat. Pour l’Uni, Mathieu Maraine dénonce les « idées préconçues », rappelle que l’Unef a « participé à l’élaboration de la réforme » et vante la nouvelle mission d‘insertion de l’université. Devant des auditeurs soudain studieux, un prof du SNEsup dénonce, lui, le principe de « fongibilité asymétrique » contenu de la loi ! C’est, selon Martino Nieddu, la possibilité pour les présidents d’université, disposant de budgets globalisés, « de pérenniser l’emploi précaire chez les enseignants ».
Un étudiant en droit, enfin, fustige le caractère « antidémocratique » de l’AG. « La loi a été votée par la représentation nationale. Allons-nous nous laisser embêter par 20 étudiants de l’Unef ? », vitupère Armand Jagot-Lacoussière qui réclame un vote à bulletins secrets.
Il ne sera pas entendu. Partisans et adversaires du blocage sont invités à se disposer à gauche et à droite du gymnase. Au jugé, les « pro » l’emportent largement. Mais pour plus de transparence, un deuxième vote (sous la forme d’un interminable émargement des listes étudiantes, cette fois) confirme le premier : 850 pour, 410 contre. À 18 h 15, l’opération est terminée. Il reste encore plus de 1.200 étudiants dans les lieux. « Un bel exercice de démocratie directe », se réjouit un prof. Il n’est pas certain que les anti-blocage partagent cet avis.

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