Le combat de l’UNI Angers repris dans la presse

Par UNI Archives

Le 14 novembre 2007 à 19h24

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C’est voté : la fac partiellement bloquée !
Le mouvement contre l’autonomie des universités prend forme à Angers. Depuis hier, plus d’un millier d’étudiants s’opposent à cette loi. Ils ont décidé le blocage de l’UFR Lettres.

« Demain, si on n’est pas rentable, on ne sera plus financé. Alors on fera comment pour développer notre esprit critique dans des filières qui seront toutes professionnelles · », interroge un étudiant sur l’estrade. Il est 13 h 30 et ça discute sévère dans l’amphi de la fac de Lettres. Devant plus de mille étudiants, chacun intervient à tour de rôle pour expliquer le fond de sa pensée.

Tous sont d’accord pour dire que la loi sur l’autonomie des universités est imparfaite. « Une loi votée en plein mois d’août sans concertation. Elle ambitionne de révolutionner le fonctionnement de l’université. Merci, M. Sarkozy, pardon M. 140 %… » Un étudiant dans la salle se lâche : « On ne te demande pas de parler de Sarkozy, mais de la loi Pécresse. » Le premier se reprend : « Les frais d’inscriptions vont s’envoler, on parle d’augmentation pouvant aller jusqu’à 5 000 € ! C’est inadmissible… » Applaudissements à tout rompre dans la salle. Le débat se prolonge. Ici, l’on parle de « la plus grave attaque contre l’enseignement supérieur depuis longtemps ». Là, on craint de voir « une université poubelle » à plusieurs vitesses. Un jeune refuse le « libéralisme à outrance » et assure, triomphant : « On peut gagner ! »

Manif vendredi à Angers

Comme dans tout AG étudiante, les avis sont passionnés. Un étudiant affirme qu’une réforme est nécessaire pour avoir un diplôme de valeur. « Si cela doit passer par des frais d’inscriptions plus chers, c’est dommage, mais est-ce qu’on a vraiment le choix · » Julien, un jeune étudiant de Sud, regrette le « fatalisme » de certains. Et ajoute : « A quoi ça sert l’esprit critique si c’est pour être formé à la mise en rayon chez Carrefour ! Il faut une mobilisation massive ! »

Oui, mais quelle action faut-il mener pour être écouté ? Les étudiants semblent partagés. Un jeune homme contre la grève fait de la provoc’en évoquant le retard d’Angers. « La loi a été votée le 11 août et on est rendu au 13 novembre · Il y a eu quoi entre ces deux dates · » Divisée, la salle hésite entre les sifflets et les applaudissements. « La fac est un lieu de travail, pas de politique. Alors pourquoi bloquer un UFR · », questionne un autre jeune soucieux de continuer ses études. Cyprien, qui a vécu cinq blocages, rappelle au passage « l’échec de certains étudiants pendant les manifs du CPE qui n’ont pas vu leur bourse reconduite… ».

Mais rien n’y fait. En face, les prises de paroles en faveur du blocage se multiplient. Anaïs, sans doute la plus posée de tous, rappelle que « quand on fait un blocage, on apprend, on discute… ». Puis c’est l’heure du vote. Pour l’UFR de Sciences, il faudra attendre jeudi.

Faut-il bloquer la fac de Lettres ? Sur 760 votants : 471 sont pour ; 261 contre ; 38 s’abstiennent. En attendant une nouvelle assemblée générale, vendredi, jour auquel ils participeront à une manifestation des enseignants-chercheurs devant la préfecture. Contre les blocages, Benoît, de l’Uni, aurait préféré un vote à bulletin secret : « Le vote à main levée ou avec la carte étudiante ne prouve rien. Il faut permettre le bon déroulement des enseignements. » Son syndicat va déposer un recours devant le tribunal adminsitratif de Nantes. Pour ou contre, une chose est sûre : les étudiants ont de l’esprit critique… à revendre.

Arnaud WAJDZIK.
Ouest-France – Édition du mercredi 14 novembre 2007

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