Les conditions de la victoire en 2012

Par UNI Archives

Le 11 novembre 2010 à 19h02

Image Les conditions de la victoire en 2012

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Texte repris du Figaro des 4 et 5 septembre 2010.

Par François BAROIN, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’Etat, Jean-François COPE, député UMP de Seine-et-Marne, président du groupe UMP de l’Assemblée nationale et Bruno LE MAIRE, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

“Une victoire de la gauche est possible en 2012. C’est ce que laissent craindre la défaite de la majorité présidentielle lors des dernières élections régionale et les différents sondages d’opinion -aussi aléatoires soient-ils. Ce serait un vrai danger pour le pays, car l’opposition n’a pas du tout pris la mesure des enjeux auxquels la France doit faire face dans les années à venir. La position irresponsable du Parti socialiste sur la réforme des retraites est une manifestation inquiétante de cette réalité. Nous défendons, au contraire, la réforme ambitieuse proposée par le gouvernement qui seule garantira l’avenir des retraites par répartition.

Dans ce contexte, tout en répondant aux urgences du présent, il est temps pour notre famille politique de préparer dès maintenant 2012, afin de créer les conditions du succès et permettre la réélection de Nicolas SARKOZY. Nous devons le faire sereinement, avec conviction et détermination.

La première condition d’une victoire en 2012, c’est de tenir aux Français un discours de vérité : nous vivons un changement d’époque, l’enjeu central de la prochaine présidentielle est de le réussir ensemble. Demain sera un autre monde. La France doit y prendre toute sa place. La nouvelle donne mondiale remet en cause le modèle européen, qui concilie développement économique, qualité de vie et justice sociale. Face aux bouleversements de la mondialisation, de la financiarisation et des nouvelles technologies, nous avons souvent compensé notre baisse de compétitivité par une hausse des dépenses publiques. Les Français ont pu croire que c’était gratuit. En fait, c’était à crédit ! La crise économique actuelle joue le rôle d’un implacable révélateur : si nous voulons sauvegarder le modèle européen, il est indispensable de changer.

Il faut donc proposer aux Français un chemin crédible, sûr et ambitieux pour réussir ce changement. C’est la deuxième condition pour gagner les prochaines élections présidentielles et législatives. Le contrat de gouvernement devra s’articuler autour de trois mots-clés.

D’abord le courage. Nous devons financer notre hodèle par la richesse que nous créons, et non plus par les dettes que nous contractons. L’Europe n’a pas de matières premières. Sa première richesse, c’est le capital humain ; l’intelligence et l’ardeur des femmes et des hommes de notre continent. Il faut donc travailler plus et travailler mieux.

Sortir définitivement de la logique des 35 heures est indispensable mais, pour cela, il faut rendre le travail plus attractif. Nous devons abaisser son coût par une baisse des cotisations : le financement de la Sécurité sociale ne peut pas reposer que sur le travail, il doit être mieux partagé. Nous devons surtout transformer notre rapport au travail afin que dans les entreprises et dans le service public, on renoue avec motivation, l’innovation, la responsabilistion de chacun…

Le courage, s’est aussi de baisser les dépenses publiques. Celles de l’Etat, bien sûr. Mais aussi celle des collectivités locales et de la Sécurité sociale. L’introduction d’une contrainte constitutionnelle est d’ailleurs un moyen nécessaire pour nous contraindre collectivement à redresser les finnces publiques. Nous sommes très loin de “la sueur, du sang et des larmes” promises par CHURCHILL en pleine guerre ; les efforts indispensables exigent cependant un sens aigu de la justice que chacun porte sa part.

Le rassemblement est aussi un mot-clé qui doit guider notre démarche. Nous devons passer d’une société paralysée par la peur à une société de confiance. Cela rend impératice une réaffirmation claire des valeurs qui fondent la République, une République forte, protectrice et confiante. Pour notre famille politique, le rétablissement de l’ordre et de l’éducation sont des priorités afin de résorber les fissures qui fragilisent notre communauté nationale. Cela passe par une action concertée de tous les acteurs, sur le terrain, avec une volonté politique sans faille, qui doit prendre bien garde des effets d’annonce. C’est toujours l’écart entre le discours politique et la réalité qui fait monter les extrêmes. Pour une nation plus solide et plus solidaire, nous soutenons la création d’un service civique obligatoire. Il permettrait de confier aux nouvelles générations des missions qui les aident à prendre leur place dans la société, au service de l’intérêt général. Cet engagement fort pourrait être proposé aux Français par référendum.

Autre mot-clé : l’ouverture au monde. Notre vie politique meurt de débats franco-français, où nos seules références sont celles du passé quand il faudrait aussi regarder ce qui passe dans les autres pays du monde. La principale menace, c’est de voir l’Europe sortir du jeu et laisser son destin aux mains d’un G2 constitué par les Etats-Unis et la Chine. Si nous voulons pesr face à ces deux géants, il est indispensable de faire converger les politiques françaises et allemandes. Depuis quinze ans, l’Allemagne a mené les reformes structurelles qui lui permettent aujourd’hui de sortir renforcée de la crise. La France ne doit pas compter uniquement sue sa consommation intérieure pour faire marcher son économie. Sans plaquer telles quelles toutes les mesures adoptées outre-Rhin, nous devons nous aussi miser sur l’exportation et de l’innovation sans lesquelles nous ne pourrons pas profiter du dynamisme de la croissance mondiale. Cela impose notamment de tout mettre en oeuvre au niveau industriel, administratif et fiscal pour créer un tissu d’entreprises moyennes conquérantes.

Avec des politiques coordonnées -à l’image du projet fiscal souhaité par Nicolas SARKOZY- la France et l’Allemagne constitueront elles aussi un G2 qui nous permettre de garder la maîtrise de notre avenir. Il n’y a pas d’autre avenir en Europe que dans un pacte nouveau entre la France et l’Allemagne. Nous proposons un nouveau traité de l’Elysée entre les deux pays.

La troisième condition pour gagner, c’est de proposer un mode de gouvernement qui permette de mener vraiment à bout les réformes nécessaires, malgré les obstacles et la peur évidente liée à tout changement. Si l’on veut entraîner les Français dans une dynamique de réforme, on ne peut pas tout décider depuis les bureaux de Paris. Il faut que le président de la République puisse s’appuyer sur un trépied solide constitué d’un gouvernement resserré, d’une majorité parlementaire engagée et d’un parti redynamisé. Au-delà, il faut entraîner les talents les plus divers, à tous les niveaux institutionnels, dans toutes les strates de la société française. Chaque Français compte et peut apporter. La préparation de 2012 nécessite un travail collectif. Tous doivent être associés à la réflexion : les parlementaires, les partis, les clubs politiques, les think tanks… Notre famille politique n’a rien à craindre du débat politique ; c’est au contraire d’un manque d’audace que meurent souvent les majorités. Pour notre part, nous allons participer activement à la campagne en défendant nos propositions et en pesant de tout notre poids au service du président de la République.”

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