Les langues anciennes pour nous connaître à nouveau ?

Par UNI Archives

Le 12 décembre 2015 à 12h45

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Depuis plus de trente années maintenant, les gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche comme malheureusement de droite, ont mené une lutte acharnée contre l’apprentissage des langues anciennes traditionnelles, le latin et le grec.

Les discours officiels ont bien sûr toujours nié l’évidence, alors que le nombre d’heures, d’enseignants, de moyens financiers er logistiques et les programmes enseignés ne font que diminuer.

Nous avons vu décroître en le déplorant la réalité de l’enseignement classique, le contenu exigeant des programmes, le recrutement effectif des professeurs, cessaient de diminuer ou de tendre vers l’inepte… Les démagogues abrutis de la gauche bourdieusarde vagissaient sans cesse contre une culture “élitiste”, reproductrice des inégalités sociales, pendant que les utilitaristes rabâchaient sans perdre haleine que ces enseignements n’avaient plus leur place dans le monde moderne, compétitif et anglophile qu’ils appelaient de leurs vœux obstinés.

Mieux valait apprendre l’anglais ou une langue “vivante”, immédiatement “utile”, plutôt que ces langues dites “mortes”, gravées par et dans une culture aux richesses immenses. Pourquoi lire CICERON ou ARISTOTE dans le texte quand on peut en lire des traductions, voire des résumés ? L’apprentissage pour le plaisir paraissait inconcevable pour ces donneurs de leçons ou ces mercantilistes…

A l’instar d’un professeur aussi prestigieux que Jacqueline de ROMILLY, spécialiste mondiale de la Grèce antique, notre Mouvement, lui, a toujours combattu l’idée que les enseignements devaient avoir une application immédiatement concrète. Les notions de culture et d’instruction subsistaient au milieu des diatribes stériles contre le savoir fondamental et la connaissance de nos origines civilisationnelles. Pour mieux être Français aujourd’hui, connaître le passé y compris linguistique, a toujours fait partie des revendications de l’UNI. Jamais l’affaissement n’a été notre credo ; nous avons toujours défendu le travail, le mérite, l’élévation pour l’école et les études.

Pour contrecarrer les lubies défaitistes et les marottes sociologiques des gauchistes pédagogues, nous avons sans cesse porter l’idée qu’il fallait familiariser l’ensemble de la jeunesse à ses origines : le passé instruit et avertit ceux qui le connaissent et les empêche de répéter les erreurs déjà commises.

Cette exigence culturelle semble aujourd’hui plus que hier encore, largement combattue par le ministère VALLAUD-BELKACEM. Toutes les propositions de ses services ne visent qu’à amoindrir, diminuer, vider même de leur contenu, les dits enseignements scolaires. Nous pouvons pertinemment demander à la soi-disant autorité de tutelle des écoles, collèges, lycées et établissements supérieurs en quoi consiste la mission qu’elle se donne aujourd’hui : transmettre des savoirs ? former des esprits libres ? éduquer des futurs citoyens ? selon quels critères et avec quelle orientation ? Y’a-t-il encore une place pour la connaissance dans ses objectifs imprécis ou hypocrites ?

Les langues anciennes et le rejet qu’elles subissent sont devenus des symboles de l’effondrement du système éducatif français : plus le niveau baisse, moins l’autorité en charge de le défendre et de l’élever se donne l’objectif et les moyens de remplir sa mission. L’Ecole française devient un gentil centre de loisirs et de formation à des “notions” (ne disons plus “connaissances”) de la vie courante : permis de conduire, politesse, initiations diverses et variées (informatique, savoir-faire variés, activités sportives et ludiques…), anti- tout et n’importe quoi, etc. Rassurons-nous : les fils et filles des gens bien-nés et bien-placés auront toujours l’éducation utile et nécessaire à la reproduction des castes dirigeantes ! Cela fait bien longtemps que l’égalité devant l’Instruction publique et le devenir professionnel a disparu au profit d’une sélection ploutocratique impitoyable !

Nos dirigeants enivrés par le pouvoir ont choisi de ramener la population française, ces imbéciles de citoyens-électeurs aux bulletins si imprévisibles, au niveau de brutes incultes et amorphes, pour la manipuler ensuite à son aise. Notre Mouvement lutte sans relâche contre ces initiatives mortifères et injustes et pour rétablir l’excellent système scolaire que nous connaissions encore avant l’arrivée du Socialisme miterrandien au pouvoir.

L’espoir demeure que, en vu des primaires de droite et de la Présidentielle de 2017, les partis avec lesquels nous partageons la majeure partie de nos idées, Républicains ou centristes, réalisent un vrai examen de conscience politique et philosophique et cessent de reprendre à leur compte, par frilosité et ignorance la plupart du temps, les élucubrations des syndicats pédago-démago de l’Education nationale. Une remise en valeur des langues anciennes serait, entre autres choses nombreuses à réhabiliter, un symbole fort et significatif du changement de mentalité de la Droite vis-à-vis des politiques éducatives.

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