Les quotas, une idée bien réductrice !…

Par UNI Archives

Le 3 janvier 2010 à 14h11

UNI

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Que reste-t-il du système éducatif français lorsqu’il s’agit pour le politique de sans cesse mettre en place des systèmes dérogatoires de promotion sociale pour pallier à l’échec des différentes catégories sociales, économiques, sexuelles, etc., dans leur tentative d’accéder à un certain nombre d’établissements, filières, postes, responsabilités, carrières, honneurs, etc.

Quelques soient ces catégories, que le présent auteur ne veut pas prendre en compte parce qu’elles ne sont, à son avis, que des constructions erronées et inappropriées de la pensée égalitariste, qui a besoin d’objets à manipuler pour continuer à justifier vaille que vaille son existence, la mise en place de ces quotas est une insulte et une injustice grave pour les personnes qui devront sensément en bénéficier.

Car enfin, selon les critères retenus pour définir les catégories éligibles aux quotas, nombreux seront les citoyens exclus qui, légitimement, si ces catégories avaient été définies autrement, auraient pu prétendre en être. De là faut-il dénoncer l’arbitraire qui procède et procèdera à la mise en place des quotas. Selon la mode, les mœurs, les lubies, la majorité politique, les lobbies en cour, on peut et on pourra multiplier ou modifier les conditions d’accessibilité à ces trains exceptionnels d’étudiants, de fonctionnaires, de cadres ou d’employés, d’élus ou de décorés. Et dans la plupart des cas alors, peut importera les mérites personnels des “privilégiés” : leur présence ne sera due qu’à leur bonne fortune, leur bonne bouille, leur origine ethnique, territoriale, sociale, économique, etc.

Bien sûr, comme toujours dans le cas des fausses “bonnes idées”, l’inévitable sélection se fera plus tard, quand il s’agira de comparer -car on comparera toujours !- ceux qui auront eu le malheur ou les mérites -sanctionnés ceux-là par les concours en bonne et due forme- d’entrer dans les établissements ou les corps obligés de pratiquer les quotas, et les bénéficiaires de ces quotas -même si, par la suite, leur parcours “au mérite” aura démontré la pertinence de leur présence.

Le soupçon demeurera : est-il bien aussi compétent, aussi bien formé ; n’a-t-il pas bénéficié de passe-droits supplémentaires pour obtenir son diplôme, son concours, son poste, sa place, sa décoration, etc ? Deux castes -oui, oui, des castes !- apparaîtront, se formeront, même insidieusement, même inconsciemment, entre les “pistonnés du système” et les valeureux tâcherons du mérite. N’en doutons pas, l’exemple de ce qui a pu être mis en place à Sciences Po Paris depuis 2003 l’atteste.

Que faire alors, nous rétorquera-t-on ? D’une part, découvrir comment il se fait que, depuis la fin des années 1960, le taux d’enfants issus des classes modestes et populaires n’a cessé de baisser, pour passer d’environ 30% (tels que désirés aujourd’hui) à plus ou moins 8% selon les établissements (hors universités, ces merveilleuses “formations balai” qui accueillent tous ceux qui se demandent quoi faire après le lycée…). On se demandera comment il se fait que le niveau moyen de culture générale, de connaissances théoriques ET pratiques, la simple pratique de notre langue nationale et les mathématiques de base, aient pu s’effondrer à ce point ?!

On se demandera aussi comment il peut bien se faire que, de nos jours, il faille lancer un débat sur l’identité nationale, parce qu’il apparaît de plus en plus qu’une part toujours plus grande des Français vit sans faire siennes les valeurs de la république, de la société française, de la démocratie, ce qui a pour conséquence particulière de couper cette part croissante des circuits de l’intégration, de la formation de qualité (oserais-je dire simplement “normale” ou “ordinaire”), susceptibles de lui assurer un avenir épanouissant, méritant et honorable ?

Lorsque l’on aura répondu à ce premières questions, et mis en œuvre les vraies solutions pour y remédier, la question des quotas de tout type aura naturellement perdue tout intérêt.

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