Lettre d’un étudiant qui va mourir

Par UNI Archives

Le 12 novembre 2007 à 21h09

Image Lettre d’un étudiant qui va mourir

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Ma petite maman chérie, et vous Joseph, Léon, Ernesto, Hugo et Mao, mes tous petits poissons – rouges évidemment ! – adorés.

Croyez-moi, j’ai essayé de suivre la voie que vous m’aviez tracée. Quand j’ai entendu le mot réforme, comme vous l’aviez déjà fait, mes camarades, en 2006 contre le CPE, en 2005 contre la réforme du bac, en 2004 contre la réforme LMD, en 2003 contre celle de Ferry – enfin comme vous l’aviez toujours fait – j’ai bloqué ma fac.

Avec un peu de retard, je vous l’accorde, la loi ayant été adoptée au mois de juillet, mais que voulez-vous l’arrière saison étant tellement plus agréable sur la côte, j’ai prolongé mes vacances.

Aujourd’hui, je sais que je vais mourir. Oh non ! Ce n’est pas des CRS que j’ai peur. Cela fait bien longtemps que j’ai appris à aimer l’odeur des gaz lacrymogènes. Ils ont l’avantage de couvrir les odeurs.

C’est la loi LRU qui va me tuer !

Avec cette loi, les présidents d’universités auront la responsabilité de l’entretien des bâtiments. Certains n’hésiteront pas à les repeindre. Tu sais, toi ma petite maman chérie, comme l’air me manque à chaque fois que j’entre dans une pièce propre.

Si les facs sont rénovées et nettoyées, où vais-je pouvoir me cacher ?
C’est sûr, je vais mourir !

Plus dangereux encore. La loi va permettre aux universités de créer des bureaux des stages et une aide à l’insertion professionnelle.

C’est sûr, ils veulent que l’on trouve du boulot …

Mon petit papa adoré, tu sais, toi, comme mes camarades et moi sommes réfractaires à toute forme de travail.
Il est trop tard, je vais mourir.

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