Lu dans le BP le 8 avril 2009

Par UNI Archives

Le 8 avril 2009 à 13h40

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La mobilisation continue à l’université de Dijon
Droit/lettres : encore une semaine de blocage !

Le comité de mobilisation a fait reconduire hier la grève et le blocage du bâtiment droit lettres de l’université de Bourgogne, jusqu’au 15 avril.
Bloquée depuis le jeudi 26 mars, la faculté de droits-lettres de l’université de Bourgogne le restera encore jusqu’au mercredi 15 avril, tout comme le pôle AAFE. Tel en a décidé hier, par un vote à mains liées (notre photo), la majorité des étudiants regroupés sur l’esplanade face à l’amphithéâtre Aristote. L’après-midi, le comité de mobilisation a laissé se succéder « bloqueurs », et « antibloqueurs », afin que chacun puisse exprimer son point de vue.
Contre la loi LRU
Les revendications se sont cristallisées contre la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), et ses décrets, à l’élaboration desquels les étudiants, tout comme les enseignants chercheurs, et certains personnels, reprochent de ne pas avoir été associés. Ils dénoncent « la privatisation », avec l’arrivée de fonds d’entreprises, « alors que l’Etat est capable de dégager beaucoup d’argent pour les banques » ; ils évoquent la future compétition entre les universités, et craignent la mise en place d’un système à l’anglo-saxonne, où les frais d’inscription exploseraient. « Paris Dauphine, c’est passé de 300 à 800 euros ; soit une augmentation de 160 % ! », a dénoncé Tristan, en 2e année d’histoire. « Il faudra piocher dans la poche des étudiants, ou les obliger à emprunter pour se payer des études coûteuses ».
La précarité ? Certains ont pris le micro pour indiquer qu’ils la vivaient au quotidien. « Beaucoup d’entre nous ont des jobs pour se payer leurs études ; ils ont déjà des dettes ; ils se retrouvent à galérer à chaque fin de mois ! Bloquer la fac, c’est envoyer un message fort au gouvernement ».
La « ronde des obstinés »
Les étudiants ont notamment décidé, comme moyen d’action, de se retrouver tous les jours de 16 à 19 heures, place de la Libération, pour effectuer une « ronde des obstinés », marche symbolisant leur détermination à s’opposer à la réforme.
Mais tous les étudiants ne sont pas partisans du blocage. Plusieurs dizaines, présents sur l’esplanade, ont exprimé leur déception, et parfois même leur indignation, face à ce qu’ils considèrent comme un « simulacre de démocratie ». « Je suis étudiante salariée ; je pense qu’il y a un autre moyen de montrer au gouvernement que nous avons envie d’avoir nos diplômes, et qu’on nous donne des moyens ».
Pour sa part, le syndicat étudiant Uni annonçait hier, son intention de déposer un référé, en fin de semaine, au tribunal administratif de Dijon, afin d’enjoindre la présidente de l’université de procéder à la levée du blocage du bâtiment droit lettres : « ceci afin de pouvoir permettre la tenue des cours, et surtout des examens, après deux semaines de blocage ! »
A.-F. B.

Le Bien-Public

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