L’UNEF et la FAGE « bidouillent » les chiffres

Par UNI Archives

Le 12 septembre 2006 à 14h03

UNI

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N’étant jamais mieux servis que par soi-même, l’UNEF et la FAGE ont publié, pour la deuxième année consécutive, leurs propres enquêtes sur le pouvoir d’achat des étudiants. Leurs démonstrations semblent sans appel, les étudiants boursiers seraient de plus en plus pauvre puisque leurs dépenses obligatoires progressent de 2,85 % alors que les bourses n’augmentent que de 1,5 %.

Plus proches de la manipulation politique que de l’analyse statistique ; ces conclusions ne reposent que sur une juxtaposition de pourcentages et un grossier tour de passe-passe statistique. Toutes références à des chiffres en valeur absolue ont, ainsi, été consciencieusement écartées.

Les étudiants ne paient pas avec des pourcentages mais avec des EUROS

L’UNI a réparé cet oubli et les résultats, même en se basant sur les hypothèses retenues par l’UNEF dans son enquête, sont totalement différents.

En effet, si l’on prend l’exemple d’un étudiant type (selon l’UNEF), qui est inscrit en master, affilié à la sécurité sociale étudiante et qui va très régulièrement au restaurant universitaire (150 fois par an selon les estimations de l’UNEF), l’augmentation annuelle des droits d’inscription, de la sécurité sociale et du prix du ticket restaurant universitaire ne représente que 22,50 euros par an soit 1.88 euro par mois.

2005 2006 Variation % Variation en €
Sécurité Sociale 186 € 189 € 1,60% 3 €
Droit d’Inscription 199 € 211 € 6,00% 12 €
Prix du ticket RU 2,70 € 2,75 € 1,85% 0.05 €
Bourse Echelon 5 3 607 € 3 661 € 1,50% 54 €

Dans le même temps, l’augmentation de 1.5% des bourses représente pour un boursier échelon 5 (catégorie d’étudiants les plus en difficultés) une hausse de 54 euros.

Le différentiel restant dans la poche d’un étudiant en master, boursier échelon 5, en 2006 est de 31.50 euros. Les étudiants payant leurs factures avec des euros et non avec des pourcentages d’euros, force est de constater que cet « étudiant type » n’est pas plus pauvre que l’année précédente, au contraire.

On est loin de la prétendue paupérisation des étudiants boursiers puisque l’augmentation des bourses, même si elle est en pourcentage plus faible que l’augmentation des dépenses citées précédemment, reste supérieure en valeur absolue.

La solution ne passe pas par une augmentation des bourses

Ce bidouillage statistique n’avait comme objectif que de légitimer la politique du « toujours plus » défendue par l’UNEF et la FAGE, or aujourd’hui, l’urgence ne consiste pas à augmenter plus fortement le montant des bourses, mais à mettre en place des mesures pour :

Verser les bourses plus tôt

Le principal problème rencontré aujourd’hui par les étudiants boursiers réside dans les retards important qui sont à déplorer pour le versement de leurs bourses. En 2005, seulement 11.7% des bourses avaient été versées au 26 septembre, et 47% au 17 octobre. Ces délais diffèrent selon les académies : en novembre 2005, 31% des bourses avaient été versées par le CROUS de Versailles contre 60% par le CROUS de Strasbourg ou 90% par le CROUS d’Amiens.

Cette situation est intenable pour les étudiants boursiers. Comment croire que les étudiants les plus modestes aient les moyens de faire l’avance de l’intégralité de leurs frais de rentrée et de l’équivalent de deux mois de bourse ?

C’est pourquoi, l’UNI demande que soit mise en œuvre une réforme rapide du système de bourses permettant à l’ensemble des étudiants boursiers de toucher le premier versement de leur bourse dès le premier septembre.

Mieux étaler le coût de la rentrée

Par ailleurs, l’UNI, propose de fractionner les frais d’inscription et les droits de sécurité sociale afin de mieux répartir le coût de la rentrée sur l’ensemble de l’année.

Cette mesure de bon sens permettra d’aider l’ensemble des étudiants pour qui la rentrée demeure toujours un moment financièrement difficile.

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