L’UNI lycée dans la presse : “Ces lycéens qui ne défilent pas”

Par UNI Archives

Le 28 mars 2005 à 9h19

Image L’UNI lycée dans la presse : “Ces lycéens qui ne défilent pas”

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Article de Lyon Capitale (mars 2005) :

Depuis six semaines, les lycéens manifestent contre le projet de loi Fillon. Pourtant nombreux sont ceux qui préfèrent encore aller en cours. Qui sont ces lycéens qui préfèrent le radiateur au haut-parleur ?

“Prière de ne pas manifester trop fort, nous on bosse”, portait mercredi dernier un élève de terminale à l’arrière de son sac à dos. Une provocation destinée aux nombreux lycéens manifestant contre le projet de loi Fillon. “Je commence à en avoir marre. Bien sûr, je me sens concerné par la réforme mais là c’est trop, j’ai un bac à passer aussi”, commente un élève de terminale scientifique.

“À la télé, on voit les manifs, les lycéens sont nombreux alors on croit que tout le monde pense pareil, mais nous sommes aussi beaucoup à rester en cours”, ajoute une autre en mâchouillant les branches de ses lunettes.
Depuis le début du mouvement, de plus en plus nombreux sont les lycéens qui refusent de descendre dans la rue, “surtout par peur des sanctions”, affirme Florent, le porte-parole du collectif Lycéens indépendants, qui conduit les cortèges lyonnais. “Dans le privé, surtout. Ça peut aller de deux heures de colle jusqu’à la mise à pied. Certains craignent aussi de se faire virer de leur pensionnat.” Pourtant, les proviseurs du privé ne semblent pas aussi catégoriques : “Du moment que l’absence est justifiée et que les parents sont d’accord, il n’y a pas de sanctions. Par contre, sans autorisation signée, c’est la retenue”, précise le proviseur du lycée St-Marc.

La peur du piquet ne semble pas être la seule raison qui refroidit les lycéens. De 15 000 manifestants dans les rues de Lyon lors du premier rassemblement, les effectifs sont descendus à 3 000 mercredi dernier. “Oui, il y a peut-être un phénomène de lassitude, concède Florent. Deux manifestations la même semaine, ça fait peut-être beaucoup.”

“On parle plus de Fillon que de Platon”

L’approche des examens ne semble pas étrangère non plus aux désertions. En plein bac blanc et à trois mois de la première épreuve, on ne joue plus. “J’étais à la première manif. Mais je n’y vais plus, avec les bacs blancs, je ne peux plus me permettre de louper des cours, je veux réussir mon bac, manifester me pénaliserait plus qu’autre chose ; en ce moment j’ai l’impression que dans les couloirs on parle bien plus de Fillon que de Platon”, soupire Cécile, philo coef 7 au bac. D’autres sont moins mesurés : “La manif, je m’en fous. Quoi qu’il arrive, je passe mon bac à la fin de l’année.” Une attitude qui désespère les leaders lyonnais : “Cette réforme est tellement importante ! Ceux qui ne se sentent pas concernés, franchement je les trouve égoïstes et un peu cons.”

Pourtant, d’autres lycéens, eux très concernés par la réforme, préfèrent aussi rester en classe. L’UNI-Lycées, le syndicat de la “droite lycéenne” soutient le projet de François Fillon et regarde passer les cortèges avec dédain. “Forcément ils sont nombreux ! Ils rentrent de vacances, alors descendre dans la rue ça les motive plus qu’un cours de maths”, constate Maxime, militant de la droite lycéenne. “Ce projet de loi est une bonne chose, la réforme me convient. La suppression des TPE par exemple ce n’est pas plus mal, ça laisse du temps pour se consacrer aux langues vivantes.” Le lycéen proFillon se défend de soutenir le projet par simple sympathie politique : “Je ne dis pas oui parce que c’est un projet du Gouvernement, je dis oui parce qu’il va faire avancer les choses.” Ces lycéens font de leur présence en cours un acte presque politique et veulent aussi se faire entendre. “Nous lançons une pétition contre la manif et pour le projet de loi, pour que toutes les voix lycéennes soient entendues.”

Et puis il y a les autres, les plus nombreux selon les chefs d’établissement. Ceux-là suivent les manifs de loin, ne sont pas politisés, ne comprennent pas bien le texte ou s’en désintéressent.

“Moi je préfère aller en cours, sinon mes parents gueulent”, bougonne Thomas en haussant les épaules.

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