L’UNI Orléans s’oppose à une nouvelle dénomination de l’amphithéâtre Révigny

Par UNI Tours

Le 25 novembre 2020 à 15h14

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Dans un courriel adressé aux étudiants en Droit, Économie et Gestion le 23 novembre 2020, le doyen de la Faculté fait ainsi part de sa volonté de renommer l’amphithéâtre, actuellement nommé Revigny, en amphithéâtre Gisèle Halimi, et soumet un sondage ayant pour but de répondre à sa volonté.

L’UNI Orléans s’oppose à cette initiative. Nous saluons le combat de Madame Halimi qui tout au long de sa brillante carrière d’avocat aura eu à cœur de défendre les libertés fondamentales et les droits de l’Homme. Cette personnalité juridique et politique restera dans nos mémoires notamment pour sa lutte pour la cause des femmes et la reconnaissance du viol en tant que crime.

Néanmoins, le fait de vouloir effacer le nom de Jacques de Révigny (1230/35) – 1296) nuit à la longue inscription dans l’Histoire de l’université d’Orléans. Celle-ci est en effet l’une des plus anciennes de France (après celles de Paris, Toulouse et Montpellier) et plus largement d’Europe. De grands noms ont marqué ces lieux, cette terre orléanaise, en commençant par le plus illustre d’entre eux, Robert-Joseph Pothier (1699 – 1772) qui y enseigna. Maximilien de Béthune (dit Sully) (1559 – 1641) s’installa aussi dans l’Orléanais. Nous pouvons encore citer Daniel Jousse (1704 – 1781) et bien sûr le grand humaniste Erasme (1466 – 1536) qui au début du XVIème siècle fut élève de cette prestigieuse Université. Jacques de Révigny s’est ainsi illustré comme professeur au sein de notre université avant de devenir évêque de Verdun.
Jacques de Révigny s’inscrit alors dans la longue liste des personnalités orléanaises ayant marqué l’Histoire du droit, et l’Histoire de France.

Nous déplorons dès lors le souhait effréné de renomination de lieux portant déjà l’identité d’illustres personnages, Gisèle Halimi n’ayant en outre pas de rapport direct avec l’université, la ville d’Orléans ou le département du Loiret. Nous nous offusquons de cette volonté de destruction de la longue Histoire de notre pays qui ne peut être gommée car trop ancienne ou peu à la mode. « Le prisme de l’engagement en matière d’égalité » ne doit pas amener à l’effacement d’une partie de l’Histoire. Non, l’Histoire ne se choisit pas au bon vouloir des contemporains. L’Histoire est ! Nous n’en sommes que les descendants, tâchons d’en être dignes.

L’UNI Orléans propose donc de rejeter cette nouvelle dénomination de l’amphithéâtre Révigny et de lui conserver sa dénomination actuelle. De nombreux lieux de l’université, notamment situés en extérieur, ne portent pourtant pas de noms. Il serait dès lors possible de les renommer (esplanade devant la BU, salle des thèses ou de cours, chemins, escaliers, etc.). La décision prise il y a deux ans de nommer un hall au nom de Jeanne Chauvin (1862 – 1926) était tout à fait juste. Une telle personnalité liée au territoire orléanais devait ainsi voir ses successeurs inscrire son nom dans la pierre. L’université d’Orléans devrait ainsi poursuivre en cette voie en renommant des lieux encore non baptisés. Par ailleurs, alors que nous commémorons les 50 ans de sa disparition, le général de Gaulle mériterait bien aussi une place au sein de notre campus, au même titre que Gisèle Halimi.

Pour conclure, Jacques de Révigny ne peut disparaître de nos mémoires car « on dit que l’on meurt deux fois. La première quand on cesse de respirer, et la seconde, un peu plus tard, quand quelqu’un dit votre nom pour la dernière fois. »

UNI Orléans

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