Questions à Christian Vanneste, député du Nord et auteur de l’amendement

Par UNI Archives

Le 7 décembre 2005 à 11h26

UNI

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La gauche syndicale et politique tente depuis plusieurs semaines de revenir sur l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Cet article stipule que l’histoire de la présence française outre-mer doit être enseigné de manière équilibré, en en présentant aussi les aspects positifs. Depuis les associations communautaristes crient au néo-colonialisme. Christian Vanneste , député du Nord et auteur de l’amendement qui suscite ce débat répond à nos questions


1. Monsieur le député qu’elles sont les raisons qui vous ont motivé à rédiger cet amendement relatif à l’Histoire de France ?

L’enseignement de l’Histoire n’est pas neutre. Elle ne fait qu’interpréter les faits comme l’a montré Paul Ricœur dans Histoire et Vérité. Mais, cet article 4 qui a fait débat, n’est pas du tout l’apologie du colonialisme que les distraits, ou les malhonnêtes, ont dénoncé comme tel. Il est très équilibré puisqu’il précise que les manuels scolaires doivent reconnaître, en particulier, le rôle positif de la présence française Outre-Mer. En particulier ne signifie pas exclusivement ! Il est permis de parler des aspects négatifs de cette présence mais à condition de souligner aussi les aspects positifs. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans la plupart des ouvrages de collèges et de lycées où l’Histoire est présenté de manière partielle, voire partiale. Lionel Luca, député UMP et professeur d’Histoire, l’a démontré dans son intervention : il est des silences insultant pour notre Histoire. Aujourd’hui : pas un mot sur les harkis, sur la souffrance des rapatriés d’Algérie, sur le rôle des supplétifs et des tirailleurs sénégalais ou autres dans les combats en métropole, sur les camps en Indochine…


2. Comment expliquez-vous les réactions passionnées d’une partie de l’intelligentsia historienne, politique et syndical contre votre amendement ?

Je dirais que comme d’habitude, la gauche, toujours prompte à donner des leçons de morale, a préféré le réflexe à la réflexion. Elle dénonce « l’apologie coloniale d’une droite nostalgique » alors que l’idée du groupe UMP était bien évidemment différente : souligner le rôle positif de notre pays en matière sanitaire et médicale notamment (éradication la malaria en Algérie, construction de centaines d’hôpitaux et de dispensaires, Instituts Pasteur…). Comme le disait récemment Alain Finkielkraut, comment voulez-vous faire aimer un pays que vous haïssez vous-même ? Les réactions que vous évoquez s’inscrivent dans un large mouvement de dénigrement de notre pays…

3. L’Histoire de France n’est pas la seule matière qui fasse l’objet d’un enseignement partisan. L’économie, l’instruction civique et la philosophie sont souvent enseignées de manière peu objective. Pensez-vous qu’il soit possible de remédier à ces pratiques?

Cela tient beaucoup au fait que l’objectivité et la scientificité des sciences sociales sont plus difficiles à cerner que pour les sciences dites dures. Le politique n’a pas à dicter les programmes et le contenu des manuels. Mais, lorsque ces derniers présentent des visions partiales, toujours les mêmes d’ailleurs, il est du devoir de la Représentation Nationale d’intervenir et de consacrer une certaine forme d’honnêteté intellectuelle. L’école est celle de toute la République. Elle doit enseigner aussi la fierté d’être français !

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