Rennes 2: le retour du blocage

Par UNI Archives

Le 13 avril 2006 à 21h52

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Les cours ont repris dans une drôle d’ambiance, hier matin, à l’université star du mouvement anti-CPE. Puis l’AG du soir a revoté le blocage…

Y aura-t-il une deuxième journée de cours pour les 21 000 étudiants de Rennes 2, ce matin ?

Hier soir, dans la confusion d’une AG houleuse, il était bien impossible de le savoir. Retour sur une journée de reprise très, très bizarre…

Huit heures du matin, les étudiants reprennent le chemin des salles de classes et des amphis, le moral souvent en berne. Ils ont cru changer le monde, mais le même monde est toujours là avec les même frayeurs les mêmes misère pour lequel le CPE tentait d’apporter une réponse.

Une drôle de rentrée puisqu’une nouvelle assemblée générale, la dix-septième en plus de deux mois, est prévue à 16 h. Une drôle de rentrée parce qu’au coeur de la fac, les cours reprennent dans des amphis intégralement tagués de slogans définitifs. Même chose dans le hall central où les étudiants contournent un groupe de squatters et de sdf dormant encore avec leurs chiens.

En sillonnant les couloirs, on entend pourtant les voix des profs qui s’échappent des salles. Parfois, une porte entrouverte laisse apparaître des rangs clairsemés. Il manque beaucoup de monde, mais il est trop tôt pour savoir si c’est temporaire. Cinq fois plus de chambres univer- sitaires ont été rendues que les autres années à la même époque. Le phénomène touche surtout les premières années. ensuite c’est différent, il a des stages, des intervenants professionnels, des travaux personnels… Pour les premières années, les cours sont essentiels, il faut que ça reprenne maintenant.

Quelques profs manquent aussi à l’appel. Mais ceux, quisont présents constatent une qualité d’écoute remarquable. Les étudiant présents sont avide de reprendre.

Ce jour est comme une gueule de bois sociale. Au final, cette grève, a paralysé tout le monde mais n’a servi à rien. Ils ont tout de même réussit à faire ceder le gouvernement en supprimant à tous les autres jeunes l’opportunité d’un CPE.

À l’AG du soir, c’est la foule des grands jours. Au moins 7 000 étudiants sur la pelouse du campus. Le président de l’université, Marc Gontard, a lui-même appelé les élèves à y participer, pour que la décision n’appartienne pas aux seuls jusqu’auboutistes.

De nombreux orateurs se succèdent pour expliquer qu’il ne faut pas lâcher, que le gouvernement est affaibli, « qu’il faut le foutre par terre ». « Est-ce qu’on pourrait arrêter un moment de délirer, lance un étudiant. Ça ne sert à rien de se demander si on crée la 6e Internationale à Rennes! »

Trois heures de débats… Conclus par un vote express : « Pour le blocage ? » Les mains levées paraissent majoritaires aux grévistes. Mais le président – par ailleurs farouche adversaire du CPE – conteste le résultat au micro.

Pour lui, le vote est illégitime. Il s’en tient au vote pour la reprise du lundi, avec comptage des cartes d’étudiants. Tensions, huées. Le conseil d’administration s’isole.
Puis déclare : « Les cours auront lieu jeudi à 8 h ». Ce matin.

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