RENNES II: Déblocage sous haute tension

Par UNI Archives

Le 12 avril 2006 à 21h52

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A Rennes 2 les cours doivent reprendre, mais la levée du blocage n’est pas encore digérée par les partisans de la grève. L’ambiance est pesante.

« Nous ne sommes pas dans la situation optimiste que nous aurions pu espérer. Des partisans de la grève ne reconnaissent pas la légitimité du vote qui a levé le blocage lundi soir. »

Alors que les cours reprennent ce matin, une nouvelle assemblée générale des étudiants est organisée à 16 h, « certains essaieront d’obtenir à mains levées le blocage de l’université. »

Marc Gontard, le président, a convoqué mardi matin les personnels, dans les starting-blocks pour reprendre les cours. Mais il n’est pas question de modalités de rattrapage, d’examens. Il y a d’autres priorités : « Le hall B a été saccagé dans la nuit, l’étage du dessus transformé en dortoir, des portes ont été fracassées notamment celle d’une salle informatique, le village alternatif s’est installé sur le campus. »

Le tableau n’est pas réjouissant et fait planer un mélange de consternation et de révolte chez les personnels. Le président fait état de débordements, de va-et-vient sur le campus de personnes extérieures, du vigile qui s’est fait molester, « la sécurité des locaux n’est plus assurée et la nuit, celles des personnes non plus. » Marc Gontard en appelle aux volontaires pour remettre les salles en état, faire évacuer le hall pacifiquement, dialoguer, accompagner la reprise, faire accepter le vote et la victoire. Le président est clair : « Si nous ne faisons rien, notre université sera d’ici une semaine pillée et dévastée. » Le président donne alors rendez-vous à tous à 17 h pour obtenir l’évacuation du hall B.

Un comité d’accueil de partisans de la grève et du blocage est là, des irréductibles qui n’ont aucune intention de baisser la garde. Les discussions s’engagent vives, âpres. « Il faut que nous puissions collectivement porter les revendications. Il faut des modalités différentes, pas de violence, ni de vol comme la nuit passée », avancent des professeurs. « Pas question de lâcher le hall B, rétorquent les étudiants, c’est symbolique. On veut poursuivre la lutte. » « Mais le hall B, c’est l’outil de travail de tous », répliquent les personnels. « Ni amendable, ni négociable ! » scandent des étudiants. « C’est un déni de démocratie, un manque de respect ! » répondent des personnels. La proposition de se retrouver dans un amphi est lancée et acceptée. Les portes se ferment à la presse. Les plus modérés des étudiants présents n’acceptent pas non plus « cette leçon de morale donnée par les personnels. » L’ambiance à l’intérieur est tendue. Des professeurs sortent ulcérés « Certains tiennent des propos blessants pour les personnels, nous agressent. »

Marc Gontard arrive, évoque une situation inconfortable : « Il faut que demain, les professeurs laissent les étudiants aller voter massivement à l’AG. » Le président a également fait des propositions aux étudiants « si l’occupation se cantonne au hall B, je pourrais rouvrir l’Erève. » La fermeture du bâtiment consacré à la vie des étudiants a coïncidé avec l’arrivée du village alternatif. L’intervention des forces de l’ordre qui n’est pas dans l’éthique de l’université Rennes 2 ne semblait pas hier soir à l’ordre du jour. La proposition de Jean Brihault, ancien président, pour une fermeture administrative de l’université, 24 ou 48 heures « pour contribuer à l’évacuation » pas totalement écartée. La journée d’aujourd’hui s’annonce encore longue et difficile.

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