Toulouse : opposés au blocage de l’université Jean-Jaurès, des étudiants saisissent le tribunal

Par UNI Archives

Le 24 avril 2018 à 13h37

UNI

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Le syndicat étudiant de droite UNI a déposé un référé au tribunal administratif de Toulouse, lundi 23 avril 2018. Il demande l’intervention de la police et la levée du blocage.

Depuis le 6 mars 2018, l’université Jean-Jaurès est entièrement paralysée par le blocage des étudiants et des personnels grévistes. D’abord opposés à la fusion des universités via le projet IDEX, ils se mobilisent désormais contre la sélection à l’université et la loi Orientation et Réussite des Etudiants (ORE). Ce blocage, l’un des plus durs de ces dernières années au Mirail, a de multiples conséquences : les cours ne sont pas assurés, les examens ont été reportés, tandis que le président de l’université a été démissionné et remplacé par administration provisoire, sur décision de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal.

Un référé au tribunal administratif

C’est dans ce contexte que, pour protester contre le blocage de l’université, des étudiants de l’UNI Toulouse (un syndicat classé à droite de l’échiquier politique), ont déposé, lundi 23 avril 2018, un référé au tribunal administratif de Toulouse, pour demander « le rétablissement du fonctionnement normal de l’université ».

Pour eux, l’occupation n’a plus lieu d’être, puisque la loi ORE a été promulguée le 8 mars 2018 et que le projet d’IDEX n’a pas été retenu. Dans un communiqué, les étudiants de l’UNI indiquent :

Il est inadmissible de priver de leur liberté plus de 30 000 étudiants, sans que l’objet du mouvement ne fasse consensus dans la communauté universitaire. La seule arme de ses occupants est la nuisance. Or ils nuisent essentiellement à l’avenir des étudiants. L’UNI souhaite que la justice permette la reprise des cours et la tenue des examens, fasse cesser les exactions commises par les bloqueurs à l’intérieur du site et empêche des troubles graves à l’ordre public qui ne manqueront de se reproduire.

L’UNI en appelle aux forces de l’ordre

Dans leur argumentaire, les membres de l’UNI estiment d’une part que « tout acte de filtrage à l’entrée de l’université et de blocage du site met en péril la liberté d’aller et venir des étudiants« . D’autre part, ils rappellent que le président de l’université est le seul habilité à faire appel aux forces de l’ordre :

Dans certains cas, c’est la seule issue pour rétablir le bon fonctionnement d’un service. Or, en s’abstenant d’agir en ce sens, la présidence ne peut s’exposer à un comportement contraire à la loi qui exige de lui qu’il agisse. En l’espèce, le campus est paralysé.

Les recours se multiplient en France

Alors que la mobilisation impacte le fonctionnement de plusieurs universités en France, depuis plusieurs jours, les recours en justice se multiplient. Celui déposé par l’UNI à l’université Tolbiac, à Paris, avait été rejeté le tribunal administratif, ce qui n’a pas empêché aux forces de l’ordre d’intervenir, sous l’autorité du Préfet de Police, vendredi 20 avril 2018.

Pour s’opposer au blocage de l’université Paul Valéry, à Montpellier (Hérault), un recours avait également déposé, conduisant le tribunal administratif à demander aux étudiants grévistes de « libérer les lieux sans délai ». Suite à cette décision, le président de l’université a demandé à l’État de « prendre ses responsabilités » tandis que les forces de l’ordre sont intervenues, lundi 23 avril 2018 pour libérer le campus… alors que les étudiants n’étaient pas présents sur le site.

Quelle décision à Toulouse ?

La décision de justice, qui devra répondre à cette demande dans un délai de 48 heures à un mois, sera forcément scrutée de près alors que l’université Jean-Jaurès est l’un des fers de lance du mouvement de protestation des étudiants. Qu’en sera-t-il à Toulouse, où l’administrateur provisoire, Richard Laganier, n’a de cesse de répéter qu’il ne demandera pas aux forces de l’ordre d’intervenir depuis son arrivée ? Les étudiants et personnels grévistes, eux, se préparent en tout cas à une telle éventualité.

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